<312> roi de Suède se porte actuellement aussi bien qu'on le saurait attendre de son état, nonobstant les bruits qui ont couru du contraire dans vos lieux. Mes vœux sont que cela continue, car dans la situation présente des affaires il serait toujours un évènement fatal et fâcheux, si le Roi venait de finir dans un temps de printemps ou au commencement de l'été.

J'ai été également content d'apprendre que l'affaire d'embarquement des troupes pour la Finlande prend un bon train. Il est bien à souhaiter qu'il se fasse de manière que l'on fournît ces troupes de tout le nécessaire qu'il faut, afin qu'elles soient à même de tenir campagne, en cas que les Russes s'avisassent de les insulter et d'attaquer à l'improviste les possessions de la Suède en Finlande; article que vous ne manquerez pas d'insinuer de la manière la plus persuasive à tous ceux qui y savent contribuer.

Federic.

Nach dem Concept.


4859. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 27 mars 1751.

J'ai reçu votre rapport du 17 courant. Les répliques que vous avez données à l'ambassadeur de France, quand il vous marquait ses inquiétudes sur la situation critique des affaires générales, méritent toute mon approbation. Il paraît que l'affaire de l'élection d'un roi des Romains va prendre une autre tournure, parceque les ministres d'Angleterre, poussés par la cour de Vienne, ont pris à tâche de faire procéder à l'élection par voie de majorité;1 aussi tout le fort de la négociation de la cour de Londres s'est actuellement tourné du côté de la Saxe, à laquelle on fait offrir des subsides considérables en argent. Vous ferez bien d'approfondir exactement l'avis qui vous est venu au sujet d'un prétendu achat de quelques mille chevaux d'artillerie. J'ai de la peine d'y prêter foi jusqu'à présent; la dépense qu'il en coûterait à la cour de Vienne, serait considérable et d'ailleurs tout-à-fait inutile. Il est cependant [nécessaire] que vous ne négligiez ni méprisiez aucun avis pour l'assujettir à des recherches exactes.

Federic.

Nach dem Concept.


4860. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 27 mars 1751.

J'accuse votre dépêche du 12 de ce mois. J'ai tout lieu d'être content de la bonne disposition où se trouvent actuellement les ministres de France, en conséquence de votre rapport du 12 de ce mois, et des sentiments de vigueur et de fermeté qu'ils font apparaître.



1 Vergl. S. 308 Anm. 1.