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4938. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 3. Mai: „Il m'est revenu que dans les différentes choses qui se sont dites mardi dernier1 entre le marquis de Puyzieulx, le comte Kaunitz et le comte d'Albemarle, le premier avait dit aux deux autres que le roi de France était las de voir l'incertitude dans laquelle on était sur la paix ou sur la guerre; qu'après tout ce que Sa Majesté Très Chrétienne avait fait pour procurer la première, et les soins qu'elle s'était donnés pour la rendre stable, elle ne pouvait se refuser de voir avec surprise que l'Europe ne fût pas tranquille. Que ces deux ambassadeurs avaient répondu qu'il leur paraissait que tout était en paix, et que c'était pour prévenir ce qui pourrait la troubler, que leurs cours s'étaient employées avec tant d'empressement à calmer les craintes de la Russie. A quoi le marquis de Puyzieulx avait répondu que, si la Russie avait pu croire sincèrement qu'elle eût réellement quelque chose à appréhender, la déclaration que le roi de Suède avait faite en montant sur le trône, était plus que suffisante pour calmer la Russie.“

Potsdam, 15 mai 1751.

J'ai vu par votre rapport du 3 de ce mois tout ce qu'il contient touchant les choses qui se sont dites entre le marquis de Puyzieulx et les deux ambassadeurs des cours de Vienne et de Londres, et il n'est pas à douter que la fermeté que le marquis de Puyzieulx fait paraître aux ministres des deux susdites cours, ne doive faire un grand effet sur ceux-ci et opérer le succès le plus favorable que nous saurions désirer.

Federic.

Nach dem Concept.


4939. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 15 mai 1751.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 5 de ce mois. J'ai été bien aise que vous ayez prévenu mes ordres touchant les prétentions des Hollandais sur la Silésie,2 et la réponse que vous avez donnée à ceux qui vous ont sondé à ce sujet, est parfaitement conforme à mes intentions. Vous avez d'ailleurs très bien fait d'en avertir le sieur Dewitz. Comme vous n'avez rien touché encore dans vos rapports de ce qui regarde les succès des nouveaux arrangements des finances de la Reine-Impératrice, et que je souhaiterais cependant d'être instruit au mieux si cette Princesse en a déjà réussi ou non, que, toutes ses dépenses ordinaires et extraordinaires faites, elle puisse mettre à part annuellement des sommes dans quelque trésor d'épargne, vous devez employer toute votre adresse et savoir-faire, afin de pouvoir m'expliquer, au plus juste qu'il sera possible, cet énigme.



1 27. April. Vergl. S. 358.

2 Vergl. Bd. II, 237. 264.