<516>

avait, selon lui, que ces deux partis à suivre; qu'il y en aurait un troisième, c'est-à-dire de travailler par la plume contre cette élection, en se fondant sur les constitutions de l'Empire, mais que ce parti ne convenait ni à la dignité de Votre Majesté ni à celle du roi de France. Le comte de Saint-Séverin ajouta encore qu'ils avaient toujours conservé en temps de paix 30,000 hommes de plus qu'il ne leur en fallait, pour appuyer les desseins de Votre Majesté.

Au reste, il me parait qu ils ont peu d'espérance de tirer la Bavière dans leur parti et qu'ils comptent seulement sur ceux [les électeurs] de Cologne et de Manheim. J'ai glissé à cette occasion un mot sur l'affaire du duc de Würtemberg, que je croyais qu'il serait bon de la terminer avant l'arrivée du roi d'Angleterre à Hanovre. Mais on me répond toujours que, si on lui donne un subside plus fort, ils seront obligés d'en user de même envers les autres Princes, leurs alliés en Allemagne, ce qui les mènerait à une dépense trop forte.“

P. S. A dix heures du soir : „M. de Saint-Contest, qui m'avait fait prier de passer ce matin chez lui. vient d'ajouter à ce que j'ai mandé dans ma lettre, que c'est à Votre Majesté d'aviser au parti qu'Elle veut prendre et de Se consulter avec Ses alliés en Allemagne; que la France suivra et secondera Ses résolutions. Ce ministre m'a prié en même temps instamment de ne point confier la lettre ci-jointe à la poste, mais de l'envoyer par un courrier extraordinaire.“

ment et réellement satisfait sur les justes prétentions qu'il a à la charge de la cour de Vienne. Voilà ma façon de penser à cet égard, que vous expliquerez convenablement aux ministres de France, en l'accompagnant d'un compliment affectueux de ma part. Vous y ajouterez encore que je communiquerai d'abord avec les cours de Manheim et de Bonn sur ce sujet, pour voir de quelle façon elles voudraient s'y prendre et pour aller d'un commun concert; aussi, dès que leurs réponses me seront arrivées, je ne manquerai d'en avertir la France.

Au surplus, vous avez très bien fait de vous prêter aux instances de M. de Contest pour m'envoyer un exprès afin de m'instruire de ce qu'il vous avait déclaré, et, si le cas arrivait, encore, qu'il vous fît une demande pareille, vous ne la lui refuserez pas.

Je compte qu'en attendant que votre courrier vous rende celle-ci, vous aurez déjà heureusement reçu l'importante dépêche que je vous ai faite à la date du 6 de ce mois par l'ordinaire dernier. Vous en aurez vu combien je me doute d'un projet formé de la cour de Vienne et concerté avec le chancelier de Russie, Bestushew, pour mettre sur le trône de Pologne le prince Charles de Lorraine, quand celui-là viendra à vaquer par le décès du Prince qui l'occupe actuellement. Et, bien que je n'aie pas encore assez de preuves en mains pour confirmer mes conjectures, et que le cas de la vacance de ce trône saurait être assez éloigné, il se pourrait arriver cependant malheureusement qu'il existât contre toute notre attente, et l'affaire me semble d'une si grande importance qu'il conviendrait bien que la France s'expliquât confidemment avec moi sur le plan qu'elle voudrait adopter alors, quand ce cas arriverait inopinément, afin que nous ne soyons pas pris à dépourvu alors, sans plan ni concert, et que le parti contraire ne nous prévînt, avant que le temps nous permettrait alors d'arranger nos concerts.

Federic.

Nach dem Concept.