4415. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 21 juillet 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 4 de ce mois. Je n'ai pas pu tout-àfait concilier ce que vous me marquez par rapport au nombre où le Chancelier menace de mettre l'armée russienne en Finlande; vous dites qu'elle n'est composée à l'heure qu'il est que de 14,000 hommes, qu'on veut renforcer jusqu'à 60 ou 69,000; mais en conséquence de l'ordre que l'Impératrice doit avoir signé avant son départ pour Péterhof, il n'y a que 22,000 hommes qui doivent défiler vers la Finlande, ce qui, avec<22> les 14,000 hommes qui y sont déjà, ne composera point le nombre de 60 ou 69,000 hommes, ainsi qu'il faut qu'il ait quelque erreur dans votre calcul ou quelque autre malentendu, sur quoi je souhaite que vous vous expliquiez. Quoi qu'il en soit, toutes ces grimaces et rodomontades du Chancelier ne m'imposeront point, et pourvu que je voie des arrangements plus sérieux et d'autres concerts pris, je ne m'embarrasserai aucunement ni de ce qu'il [menace], ni de ce qu'il fait.

Comme j'ai vu par votre dépêche la façon peu ménagée dont le Chancelier vous a parlé relativement à la déclaration que vous lui avez faite, et qu'il n'est pas à douter que, quand même on y ferait une réponse, elle ne serait qu'impertinente, ma volonté est, et je vous défends expressément que vous ne deviez plus toucher un mot, ni parler en aucune façon aux ministres de Russie ni à d'autres mal intentionnés sur tout ce qui peut avoir du rapport à cette déclaration, mais de laisser entièrement reposer cette affaire.

Du reste, je souhaiterais bien de savoir exactement de vous à combien va le nombre des vaisseaux de guerre de la Russie qui puissent effectivement tenir la mer.

Federic.

Nach dem Concept.