4575. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 21 octobre 1750.

Votre rapport du 11 de ce mois m'est heureusement parvenu. Le caractère que vous me faites du marquis de Hautefort, et qu'il se laisse mener aux inspirations du sieur Blondel, ne me surprend point; je m'y suis attendu, quoique sans m'en inquiéter, puisque je connais le ministère de France trop éclairé et pénétrant pour qu'il se dirige en conséquence des rapports que les ministres à la cour où vous êtes lui donnent.116-2 En attendant la conduite que vous avez prise avec M. de Hautefort, est justement celle que je saurais désirer, et s'il est sujet à se corriger aux impressions du sieur Blondel, il faut bien qu'on attende que celui-ci soit parti.

Quant à ce qui regarde l'affaire de l'élection d'un roi des Romains en faveur de l'archiduc Joseph, je suis persuadé au fond que, dans la situation où se trouvent les affaires du temps, elle ne manquera à la cour de Vienne, mais il faut qu'elle n'y parvienne pas gratuitement et avant que d'avoir donné de bonnes paroles à ceux qu'elle aurait dû rechercher principalement pour arriver à son but, et pour ne pas se fortifier dans<117> les sentiments où elle est, qu'il faudrait que tout le monde plie d'abord à ses fantaisies.

Federic.

Nach dem Concept.



116-2 Vergl. S. 34; Bd. VII, 128.