4638. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 21 novembre 1750.

J'accuse la relation que vous m'avez faite du 8 de ce mois au sujet de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains. Je me persuade que la manière dont je me suis pris pour répondre160-3 aux insinuations que la cour de Vienne m'a fait faire à ce sujet et dont je vous ai fait instruire par mes ministres du département des affaires étrangères, n'aura nullement déplu aux ministres de France. Quoiqu'au fond de l'affaire j'entrevoie que les cours de Vienne et d'Hanovre ne manqueront pas au but qu'elles se sont proposé à cet égard, vu les circonstances présentes qui leur sont très favorables, il m'a paru cependant qu'il ne leur convenait pas de régler une affaire que celle-ci entre eux à Hanovre, à l'exclusion de la France, de moi et en quelque manière du Palatin. Je me suis amplement expliqué à M. de Tyrconnell sur ma façon de penser sur tout ceci et je lui ai dit que je ne saurais point regarder cette<161> affaire comme un sujet d'entrer en guerre ouverte là - dessus ;161-1 mais quand M. de Puyzieulx continuera de vous en parler, vous lui direz que je tâcherai au moins de faire de mon mieux à ce que la cour de Vienne soit obligée d'instancier là-dessus auprès de la France et de n'en convenir pas seule avec l'Hanovre, et que d'ailleurs elle se voie nécessitée à faire des convenances à ce sujet à moi et à l'Électeur palatin, avec qui je resterai inséparablement, et pour que la cour de Vienne ne s'émancipe plus de vouloir donner conjointement avec celle d'Hanovre la loi à l'Empire et négliger là-dessus la considération qu'elle doit à la France comme garante de la paix de Westphalie et de la liberté des États de l'Empire. Fedeeric.

Nach dem Concept.



160-3 Vergl. S. 133. 134.

161-1 Vergl. S. 127.