4675. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL MARQUIS DE VALORY A ÉTAMPES.

Potsdam, 11 décembre [1750].

Monsieur le Marquis de Valory. J'ai bien reçu votre lettre du 24 du mois dernier; privé, comme je le suis, du plaisir de vous voir, il m'est tout-à-fait agréable de recevoir des témoignages du zèle et de l'attachement que vous me conservez. J'y suis extrêmement sensible et je prends trop de part à ce qui vous touche, pour ne pas apprendre avec satisfaction les marques de bonté et de bienveillance que vous recevez à votre cour; vos services vous les ont méritées, mais la manière dont vous me flattez que j'y ai contribué, ajoute encore à mon contentement. Rien dans le monde ne m'intéresse et ne me touche davantage que l'amitié du Roi votre maître. Je ressens avec la plus grande sensibilité tout ce que vous me dites de ses sentiments pour moi; vous connaissez toute la pureté des miens pour ce grand Prince, et combien je m'occupe de sa personne, de sa gloire et de son bonheur. Vous pouvez être bien assuré que je mettrai toujours tous mes soins à resserrer de plus en plus les liens d'une union si conforme à nos communs intérêts et à l'inclination vive et personnelle qui m'attache à Sa Majesté Très Chrétienne, et ce n'est assurément pas de ce côté-ci que la bonne<187> harmonie sera jamais affaiblie. Vous me ferez plaisir de faire connaître dans l'occasion ma façon de penser à cet égard; informez-moi des évènements heureux qui vous arriveront, et comptez toujours bien solidement sur ma bonne volonté et sur mon estime. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Je m'intéresse, mon cher Valory, à tout ce qui peut vous être agréable. Je souhaite qu'Étampes devienne pour vous le palais d'Antinous, et votre verger le jardin des Hespérides, et que dans le cours de la vie douce et philosophique que vous allez mener, le toutou de Sa Majesté Britannique187-1 n'oublie pas le philosophe de Sanssouci.

Nach dem Abdruck in den Mémoires des négociations du marquis de Valory II, 318.



187-1 Vergl. Bd. VII, 398.