4674. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Eigenhändiges Schreiben König Ludwig's XV., Versailles 25. November: „Monsieur mon Frère. J'ai reçu la lettre particulière dont Votre Majesté a chargé le marquis de Valory;185-4 la satisfaction qu'Elle a eue de sa conduite, est le meilleur titre qu'il pût avoir auprès de moi; il m'a remis les plans des places de Neisse et de Schweidnitz; je les ai examinés avec d'autant plus de plaisir que je sais que c'est l'ouvrage de Votre Majesté et que tout ce qui peut assurer Ses conquêtes, m'intéressera à toujours infiniment; j'y contribuerai en toute occasion de tout ce qui dépendra de moi. J'ai donné ordre au comte de Tyrconnell de communiquer à Votre Majesté l'idée qui m'est venue de faire servir la circonstance de l'élection à assurer conjointement avec Elle la tranquillité de la Suède, et par conséquent celle de l'Europe, a laquelle nous sommes également intéressés. Votre Majesté me fera plaisir de m'en dire Son sentiment, ne pouvant être trop persuadée du cas infini que j'en fais, ainsi que de la parfaite amitié avec laquelle je suis et serai toujours, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté bon frère Louis.“

[Potsdam, 11 décembre 1750].

Monsieur mon Frère. Les assurances d'amitié que Votre Majesté vient de me renouveler, me sont d'un prix infini. Elle peut être persuadée que j'y répondrai avec toute la sincérité imaginable; je ne crois pas dans les conjonctures présentes de pouvoir Lui en donner des marques plus réelles qu'en Lui confiant mes réflexions sur les commissions dont M. Tyrconnell a été chargé de Sa part.

Il me paraît que le moyen le plus court de s'entendre avec l'Impératrice-Reine sur l'élection de son fils, roi des Romains, serait si les ministres de Votre Majesté déclaraient rondement à ceux d'Autriche qu'il y aurait moyen de s'accommoder sur cette affaire qui leur tient si fort à cœur, que Votre Majesté et Ses alliés consentiraient à cette<186> élection, mais que ce ne serait qu'à condition que l'Angleterre et l'Autriche nous garantissent la tranquillité de la Suède et qu'on satisfît l'Électeur palatin sur ses prétentions en tant qu'elles seraient trouvées raisonnables; on pourrait y ajouter tout ce que Votre Majesté jugerait à propos. Je crois que ce serait le seul moyen d'amener cette affaire à une négociation qui donnerait à Votre Majesté le moyen d'apprendre aux puissances mal intentionnées qu'il ne leur convient pas de procéder dans des affaires importantes sans le concours de la France; ce qui serait d'autant plus en sa place, qu'on voit assez à quoi tendent tous ces traités que l'Impératrice et le roi d'Angleterre resserrent et augmentent autant qu'il dépend d'eux. S'il était possible de détacher en même temps le roi de Sardaigne de leur alliance, je crois que ce serait un grand coup de politique, mais je soumets toutes ces idées aux lumières supérieures de Votre Majesté. Elle sait mieux que personne ce qui Lui convient de faire, et je me ferai un plaisir de concourir de mon côté à tout ce qui pourra convenir à Ses intérêts et augmenter Sa gloire.

Quoi que le marquis de Valory ait pu dire, il n'aura jamais rendu à Votre Majesté avec assez de vivacité tous les sentiments d'estime et de la haute considération avec lesquels je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der undatirten Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Eigenhändig. Das Datum aus der Abschrift der Cabinetskanzlei im Königl. Geh. Staatsarchiv zu Berlin.



185-4 Vergl. Bd. VII, 366.