4695. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 22 décembre 1750.

J'ai été tout-à-fait sensible aux assurances que le marquis de Puyzieulx est venu vous réitérer en conséquence de votre rapport du 11 du courant sur les bonnes intentions du roi de France à l'égard de mes intérêts dans l'affaire de l'élection d'un roi des Romains. Je ne lui causerai guère de peine à ce sujet, parceque je n'ai presque rien à demander à la charge de la cour de Vienne; car pour ce qui regarde la garantie de l'Empire que cette cour me doit sur mes possessions de la Silésie, elle s'en est offerte depuis peu, comme vous le savez, de son propre mouvement,200-2 et il faut espérer qu'elle s'acquittera là-dessus en conséquence de son engagement; pour le reste, j'agirai avec un désintéressement parfait dans la susdite affaire d'élection et n'aurai pour<201> mon but principal que de maintenir les lois fondamentales de l'Empire et les libertés et prérogatives de ses États. Ce que je crois, au reste, convenir à la France et à moi dans cette affaire, c'est de faire stipuler en premier lieu par les cours de Vienne et de Londres la tranquillité du Nord, et que la Suède n'ait plus à appréhender des chicanes de la Russie, et, en second lieu, de procurer à l'Électeur palatin une satisfaction raisonnable sur la prétention qu'il a de la cour de Vienne. Voilà tout ce que je désire et au sujet de quoi je souhaite que la cour de France voulût tenir toujours un langage uniforme et constant vers la cour ci-mentionnée.

Federic.

Nach dem Concept.



200-2 Vergl. S. 117.