4742. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 23 janvier 1751.

J'ai bien reçu vos dépêches du 5 et du 8 de ce mois. Mon ministère du département des affaires étrangères vous aura déjà instruit sur les articles de l'accession de la cour d'Angleterre au traité défensif des deux cours impériales fait en 1746, autant qu'ils en sont connues; il est d'ailleurs constaté que cette accession s'est faite à l'impulsion même du roi d'Angleterre, quelque éloigné qu'il en a paru être avant ce temps-ci.

L'attention de l'impératrice de Russie sur les affaires de Suède ne sera guère détournée par son voyage de l'Ukraine, vu qu'il ne faut que peu de dissipation pour la détourner des soins aux affaires; en attendant, si la nouvelle de ce voyage se confirme, elle sera toujours bonne, parcequ'elle marquera qu'il n'y a pas de dessein encore pour éclater contre la Suède.

Le courrier que le sieur de Panin a de nouveau envoyé à sa cour, me donne à penser. J'appréhende toujours qu'il n'y ait plus de remuements cachés contre le ministère de Suède que celui-ci ne le croit ni ne le sait lui-même, et qui n'éclatera qu'à la Diète future. Pour ce qui regarde le ministre autrichien, vous pouvez compter et même en avertir confidemment la Princesse Royale, ma sœur, et les ministres confidents que les instructions de celui-là ne sont autres que de se tenir tranquillement jusqu'au temps de l'assemblée de la Diète, où il devra<232> faire du bruit et aller en tout de concert avec le ministre de Russie, pour faire toute la peine possible au ministère de Suède.

Federic.

Nach dem Concept.