4839. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 14 mars 1751.

Milord. Je vous sais d'autant plus de gré de l'attention pleine de confiance que vous avez bien voulu me témoigner par la communication des pièces299-2 qui étaient jointes à votre lettre du 12 de ce mois, que j'ai été vraiment ravi de m'apercevoir à la lecture desdites pièces qu'on ne saurait rien ajouter à la façon de penser de M. de Puyzieulx, et que la fermeté de ce ministre et la manière obligeante dont il a su me prévenir, ont eu de quoi me charmer. Je vous renvoie ci-clos les susdites pièces.

La proposition de M. Lemaire concernant l'affaire de la comtesse de Bentinck299-3 ne contient rien dont je ne dusse être entièrement satisfait en égard de mon personnel, et je n'y trouve rien à dire quant à moi. Mais comme ladite comtesse de Bentinck soutient qu'après que les dettes contractées sur ses terres seraient acquittées et le restant du capital mis<300> à intérêt, elle en tirerait encore un revenu annuel de 12 à 15,000 écus, il me semble que l'offre que la cour de Danemark a bien voulu lui faire, est un peu trop modique.300-1 Je pense donc que, si, après l'acquittement des dettes contractées sur les terres en question, on pouvait assigner à la comtesse de Bentinck un revenu de 12 à 15,000 écus et que la cour de Danemark conjointement avec moi lui garantissions que cedit revenu lui serait payé régulièrement et exactement à chaque année, — qu'en ce cas ladite comtesse ne pourrait se refuser à pareille offre.

Je vous réitère néanmoins encore ici que pour moi je serai content de tout ce dont on conviendra avec la comtesse de Bentinck et sur quel pied cela se fera, pourvu que seulement l'équité y soit observée. Mais la plus grande difficulté sera toujours de réduire cette femme à la raison et de la porter à un accommodement, ce qui au fond ne me paraît pas être aussi aisé qu'on pourrait le croire. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Le comte Podewils a ordre de vous montrer deux relations de Londres très intéressantes.300-2

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Der Zusatz eigenhändig.



299-2 Undatirter Auszug aus einem Erlasse Puyzieulx' an Tyrconnell und zwei Schreiben Lemaire's an denselben, Kopenhagen 27. Februar bez. 2. März 1751.

299-3 Vergl. S. 274.

300-1 Nach dem von Lemaire vorgeschlagenen Vergleiche sollten die Söhne der Gräfin Bentinck gegen Verzichtleistung der Mutter auch die Herrschaften Varel und Knyphausen, die Tilgung der Schulden der Gräfin und die Auszahlung einer jährlichen Rente von 6000 Florins (bez. 9000 Florins) nach dem Tode der verwittweten Gräfin Aldenburg, Mutter der Gräfin Bentinck, übernehmen.

300-2 London 2. und 5. März, vergl. Nr, 4841. Den Befehl an den Grafen Podewils übermittelt diesem ein Schreiben Eichel's vom 14. März.