4869. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 3 avril 1751.

J'accuse vos dépêches du 23 et du 27 passé, et votre domestique a fidèlement remis toutes celles que vous m'avez faites du 30 du même mois. Comme il est actuellement sur son retour, il vous apportera les cinquante ducats que vous avez demandés pour votre homme de Pologne. Je n'ai pas trouvé nécessaire de vous fournir encore quelque somme extraordinaire pour l'usage que vous savez, parceque j'estime qu'il ne se traîne guère à présent d'autres affaires dans le cabinet de la cour où vous êtes, hormis celles qui regardent la voix à donner à l'élection d'un roi des Romains, le traité des subsides avec l'Angleterre et les négociations pécuniaires avec l'Hanovre, sur lesquelles je suis suffisamment instruit. Cela ne doit cependant pas vous empêcher que, dès que vous vous douterez qu'on vienne à traiter des choses de conséquence, indépendamment de celles que je vous ai nommées, vous m'en avertirez, afin que je puisse alors vous mettre en mains quelque extraordinaire pour vous aider à vous orienter là-dessus.

Je vous ai bien du gré des informations exactes que vous me donnez sur l'état désolé des finances de la Saxe, et des anecdotes que vous y avez ajoutées. Continuez de prêter votre attention sur tout ce qui en résultera de suites, et s'il en arrive de remarquables, ne laissez pas de m'en avertir exactement. La nouvelle arrivée de Pologne au sujet de l'invasion faite de quelques corps de Tartares sur le territoire des Cosaques de la dépendance de la Russie et de la révolte de ces Cosaques, mérite une attention particulière de votre part; si ces nouvelles se confirment, ce seraient des évènements qui ne resteraient pas sans des suites considérables.

Federic.

Nach dem Concept.

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