4939. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 15 mai 1751.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 5 de ce mois. J'ai été bien aise que vous ayez prévenu mes ordres touchant les prétentions des Hollandais sur la Silésie,361-2 et la réponse que vous avez donnée à ceux qui vous ont sondé à ce sujet, est parfaitement conforme à mes intentions. Vous avez d'ailleurs très bien fait d'en avertir le sieur Dewitz. Comme vous n'avez rien touché encore dans vos rapports de ce qui regarde les succès des nouveaux arrangements des finances de la Reine-Impératrice, et que je souhaiterais cependant d'être instruit au mieux si cette Princesse en a déjà réussi ou non, que, toutes ses dépenses ordinaires et extraordinaires faites, elle puisse mettre à part annuellement des sommes dans quelque trésor d'épargne, vous devez employer toute votre adresse et savoir-faire, afin de pouvoir m'expliquer, au plus juste qu'il sera possible, cet énigme.

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Si votre prédécesseur a accusé juste, quand il m'a assuré que l'Impératrice-Reine, s'était vu obligée de faire un prêt de quelques cent mille florins pour subvenir aux frais de son voyage à Presbourg et qu'elle n'était point exacte à payer ses anciennes dettes, l'on doit croire qu'elle n'a point d'argent en réserve, mais quand je considère d'un autre côté combien elle a retranché de ses dépenses, et les sommes considérables qui lui doivent revenir de ses nouveaux arrangements de finances, je suis assez porté à croire qu'elle en doit garder des sommes pour les mettre dans quelque épargne. Ce que vous tâcherez de bien approfondir, afin de pouvoir m'en donner des notices exactes Vous observerez, au surplus, que vous ne toucherez rien de tout ceci que dans les dépêches que vous m'adresserez immédiatement et à moi seul.

Au reste, je suis bien curieux encore de savoir si vous n'avez point encore eu de réponse de votre ami en Hollande touchant la vente de mes domaines.

Federic.

Nach dem Concept.



361-2 Vergl. Bd. II, 237. 264.