4998. AU CHAMBELLAN D'AMMON A PARIS.

Potsdam, 6 juillet 1751.

Votre dépêche du 25 dernier m'a été heureusement rendue. Je ne veux point démêler ici combien vos soupçons sur la mission du sieur Lefort398-1 peuvent être fondés ou non, il me suffit à présent de vous dire que vous auriez dû vous passer de parler au marquis de Puyzieulx à ce sujet. Outre que des accusations simples et destituées de preuves solides ne font nulle impression sur l'esprit d'un ministre tel que M. Puyzieulx, votre démarche ne fera pas un bon effet; supposé même qu'il soit exactement conforme à la vérité ce que vous croyez avoir pénétré sur cet objet, la chose vous aurait dû être indifférente, et il vous aurait convenu d'attendre plutôt tout de ma protection que d'en<399> parler sans ordre au susdit ministre. Gardez-vous donc bien de ne plus faire de pareils faux-pas.

Sur ce qui regarde votre commission pour le traité de commerce, j'ai été bien aise d'apprendre la bonne situation où elle se trouve et qu'elle succède à mes désirs. Tâchez de profiter de la bonne disposition du sieur de Trudaine et cherchez à obtenir de sa part tout ce que vous pourrez en faveur de mes sujets commerçants en France; n'oubliez d'ailleurs pas de faire inclure nommément au traité la compagnie de commerce octroyée par moi et établie à Emden, dès que vous serez convenu de tout avec le sieur Trudaine. J'attendrai le projet du traité signé avec lui sauf mon approbation, afin que je puisse vous marquer mes dernières intentions là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



398-1 Vergl. S. 396.