5238. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Berlin, 11 décembre 1751.

J'ai reçu votre rapport du 3 de ce mois. Vous ne devez point hésiter de donner une copie de la traduction du mandat que je viens de faire publier touchant les billets de la Steuer.558-1 J'approuve d'ailleurs que vous ne donniez au comte Hennicke la désignation des billets dont les originaux lui ont été présentés à la dernière foire, que vers le temps où vous serez obligé de parler audit comte Hennicke du payement de la foire de Pâques.

Au surplus, vous pourrez lui dire nettement que je ne donnerais pas mon agrément à l'abolition de la prérogative stipulée en faveur de mes sujets; que c'était un engagement d'un traité solennel dont tout l'avantage avait été du côté des Saxons, et que je n'avais demandé d'autres alors que le seul de la prérogative, qui, au reste, ne contenait autre chose que ce qu'il faudrait selon toutes les règles du bon droit, savoir que chacun payât les dettes qu'il avait contractées; que, si l'argent des sujets prussiens avait été mal employé, il n'y avait du tout de ma faute.

C'est par plus d'une raison que j'ai tout lieu de croire que ce que vous avez appris, en conséquence de votre rapport du 7 de ce mois,<559> touchant les menées de la cour de Vienne en Pologne, pour enlever la couronne de Pologne à la famille électorale de Saxe, après la mort du Roi régnant, et l'assurer au prince Charles de Lorraine ou, selon les conjonctures, à l'un des Archiducs, est bien fondé. C'est aussi pourquoi vous me rendrez un service essentiel en vous servant de toute votre adresse pour tirer autant d'éclaircissements sur cette affaire qu'il vous le sera possible, et de m'en faire immédiatement votre rapport. Au surplus, n'y aurait-il pas moyen que vous sachiez faire adroitement par d'autres et d'une manière où vous ne paraissiez aucunement, quelques malignes insinuations au comte de Brühl sur ce mauvais procédé de la cour de Vienne, afin de l'animer plus encore contre celle-ci?

Au reste, mandez-moi si l'affaire de Zamojsk559-1 saurait bien tirer à de plus grandes conséquences en Pologne et occasionner des confédérations et des troubles.

Federic.

Nach dem Concept.



558-1 „Königlich Preussisches Edict, dass von denen Königlichen Vasallen und Unterthanen mit denen Chursächsischen Steuerscheinen bei Verlust der friedensschlussmässigen Protection und besonderer Strafe durchaus keine Versur oder gewinnsüchtiges Gewerbe getrieben werden solle. D. d. Berlin 13. November 1751.“ Vergl. S. 507.

559-1 Vergl. S. 551.