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5551. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 1er août 1752.

Votre dépêche du 25 de juillet dernier me fournit l'occasion pour vous dire que je suis très satisfait de l'application que vous avez apportée jusqu'ici à rendre vos rapports intéressants, et qu'ainsi vous devez continuer de me mander tout ce que vous jugerez digne de mon attention. Au surplus, on ne saurait guère s'empêcher d'envisager comme fanfaronnades toutes pures les insinuations du ministère anglais au moyen desquelles il tâche de couvrir les inquiétudes que lui donne intérieurement le peu de succès qu'a eu jusqu'ici l'affaire de l'élection du roi des Romains, étant très avéré qu'elle n'est rien moins que parvenue à ce point de maturité que le souhaiterait ledit ministère, vu surtout que c'est la cour de Vienne elle-même qui en empêche principalement la réussite, en y faisant naître les plus grandes pierres d'achoppement.

Federic.

Nach dem Concept.


5552. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A COMPIÈGNE.

Potsdam, 1er août 1752.

Je crois avoir tout lieu de douter que les choses touchant l'affaire de l'élection soient déjà parvenues à un point qu'on saurait actuellement travailler à Hanovre à un projet de capitulation pour l'archiduc Joseph, car il s'en faut beaucoup que la cour d'Hanovre soit déjà d'accord avec celle de Vienne sur les choses préliminaires et principales. A ce que mes lettres de Vienne m'assurent, le plan de brusquer l'élection par la pluralité des voix ne prend point faveur encore à Vienne; la réduction des troupes en France ne fait point cette impression sur le Conseil à Vienne que l'Hanovre a désirée, et dans le premier les voix sont partagées là-dessus. D'ailleurs le roi d'Angleterre a été si piqué de la conduite roide et emportée de la cour de Vienne touchant la satisfaction de l'Électeur palatin, qu'il a menacé de vouloir laisser les choses telles qu'elles sont. Enfin, je vous renvoie sur ce que j'ai ordonné à mes ministres de vous marquer en détail là-dessus.

Quant à l'affaire d'Ostfrise, vous remercierez [le marquis de Saint-Contest] bien affectueusement de ma part de tout ce qu'il vous a déclaré là-dessus en conséquence du rapport que vous m'en avez fait.1 Je doute cependant que jamais le roi d'Angleterre ni la cour de Vienne voudront pousser à l'extrémité sur ce sujet ni employer des voies de fait pour me déposséder de cette province; en attendant, quelques mots



1 Nach dem Berichte des Gesandten vom 20. Juli hatte Saint-Contest erklärt, dass Frankreich einen Versuch, Preussen im Besitz von Ostfriesland zu stören, als casus fœderis betrachten werde.