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5315. AUX MINISTRES D'ÉTAT COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Potsdam, 8 février 1752.

J'ai vu ce que vous m'avez représenté,1 tant au sujet des officiers qui ont été arrêtés en Saxe faisant la poursuite des deux déserteurs,2 qu'à l'égard du refus que j'ai fait d'accorder les passe-ports que la cour de Dresde m'avait demandés pour le transport de quelques uniformes et munitions en Pologne.

Quant au premier point, il est bien fâcheux pour moi qu'aussi souvent qu'il y a quelques différends entre moi et la cour de Dresde, vous penchez d'abord à m'y attribuer tout le tort et à vous décider pour le parti de Saxe. Peut-on accuser raisonnablement de violation incontestable du territoire saxon, quand mes officiers seuls, et point accompagnés de quelques soldats, sont entrés à la poursuite des déserteurs dans la ville de Niemegk, où ils se sont d'abord annoncés au magistrat, en l'avertissant de la présence des déserteurs et en le priant de vouloir bien les faire arrêter et les rendre, conformément au cartel établi avec la Saxe. Il me semble que c'est agir en conformité de ce qui se pratique tous les jours dans de pareilles occasions, et quel moyen aurait-on de poursuivre et d'atteindre un criminel qui se sauve dans un État voisin, si l'on voulait traiter de violation manifeste de territoire, quand celui à qui est ordonné de le poursuivre, le dénonce sur le champ au magistrat du lieu et requiert celui-ci de vouloir bien arrêter le criminel afin qu'il ne sache échapper entièrement?

Au reste, mon intention est que vous ne devez point vous mêler de cette affaire, que je ne veux pas voir traiter ministérialement, ayant déjà donné mes ordres au lieutenant-général comte de Hacke d'en démêler le reste avec le sieur de Bülow.

Pour ce qui regarde le second point de vos représentations, je dois réitérer ici les mêmes plaintes que j'ai faites ci-dessus contre vous, et, pourvu que vous eussiez bien pensé sur l'affaire dont il s'agit, vous seriez convenus que j'ai bien plus d'occasions d'embarrasser les Saxons, vu la situation de leur pays, qu'ils ne sauraient le faire à moi. En attendant, comme le sujet est passé pourquoi j'avais refusé d'accorder les passe-ports que le sieur de Bülow avait demandés,3 vous n'avez qu'à les expédier et les envoyer à ma signature. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Unter dem 6. Februar.

2 Vergl. S. 22.

3 Vergl. S. 23. Nach dem Bericht der Minister vom 6. Februar hatte der sächsische Gesandte ihnen eröffnet, dass der Befehl zur Freilassung der beiden festgenommenen preussischen Officiere bereits ergangen sei.