<392> qui, quoique trop sage pour y ajouter foi, en a apparemment soufflé à l'Angleterre et donné en cette considération une pension à ce gueux - là.

Au reste, j'ai tout lieu de me louer de la droiture et de la promptitude avec laquelle la cour de Vienne a expédié l'affaire de l'achat de Turnhout,1 parcequ'elle est finie et faite et les lettres de change pour le prix de cette terre actuellement arrivées à Berlin. Quant à celle de mes domaines en Hollande, mon chargé d'affaires m'a marqué2 que le sieur de Larrey était venu chez lui, pour déclarer de la part de la Princesse-Gouvernante l'envie qu'on avait de renouer la négociation sur l'achat de ces domaines et qu'on ne demandait qu'à entrer en conférence là-dessus. Reste à voir si l'on se tiendra dans cette conférence aux préliminaires dont vous êtes convenu avec votre correspondant en conséquence de l'ultimatum que je vous avais déclaré.3

Federic.

Nach dem Concept.


5845. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 10 avril 1753.

Votre rapport du 31 du mois dernier m'a été fidèlement rendu. Je ne suis point surpris de ce que la cour de Vienne affecte de ne pas faire attention sur les bruits qui y courent sur mes prétendus desseins contre l'Hanovre et sur la cession que je m'étais [fait] faire des droits de la maison d'Anhalt au pays de Lauenbourg, elle qui connaît trop la véritable source de ces mensonges et qui n'aime pas de s'en mêler directement, mais à qui il fait un plaisir secret que ces bruits controuvés révoltent les esprits contre moi et font impression sur le roi d'Angleterre, pour augmenter ses aigreurs contre moi. Je doute cependant que cette secrète satisfaction lui dure plus longtemps, vu que le ministère de Versailles, auquel la cour de Londres s'était adressée à ce sujet, lui a répondu qu'on n'avait aucun lieu de me soupçonner de pareilles vues et qui n'avaient nulle vraisemblance; aussi, les ministres de France m'ayant fait avertir de ce qui s'était passé à cet égard, je leur ai fait déclarer4 par milord Maréchal, mon ministre à Paris, qu'ils sauraient donner un démenti formel à ces bruits et que, pour tranquilliser d'autant plus la cour de Londres sur les terreurs paniques qu'elle avait prises de ces faux bruits, je donnerais la liberté au ministère de France de déclarer au ministre anglais qu'à moins que le roi d'Angleterre ne m'attaquât ni ne m'insultât le premier, la France ferait marcher toute son armée à l'assistance du roi d'Angleterre, si le cas arrivait que j'envahirais même jusqu'à un seul village de l'Hanovre, Ce dont j'ai bien voulu vous informer pour votre direction seule, en



1 Vergl. S. 230.

2 Vergl. S. 38S.

3 Vergl. S. 360.

4 Vergl. S. 385.