<432>ment, poursuivra les mêmes plans et projets qu'elle s'était formés, ou si elle changera sur leur exécution et adoptera d'autres mesures. De plus, mettez votre attention pour bien approfondir si la susdite cour, après que les fausses alarmes que le roi d'Angleterre aurait voulu lui inspirer à mon égard, se sont évanouies, songera, malgré cela, à se lier plus étroitement encore avec Sa Majesté Britannique et ses alliés, ou si le dessein qu'on en a eu, tombera présentement.

Voilà les deux objets sur lesquels il m'importe extrêmement d'être bien éclairci; aussi ne manquerez-vous pas de m'informer exactement de tout ce que vous en approfondirez et des idées qui vous viendront à ces sujets. Je vous remercie, au reste, des deux listes que vous m'avez envoyées par rapport à l'armée autrichienne; je suis cependant encore en doute sur l'exactitude de celle de l'état effectif des troupes, ayant de la peine à me persuader que le nombre de l'infanterie et de la cavalerie aille à celui que la liste indique.

Federic.

Nach dem Concept.


5901. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Lord Marschall berichtet, Paris 11 Mai: „Il semble à M. de Saint-Contest que l'avis qu'on a donné à Votre Majesté1 touchant une promesse secrète que la cour de Danemark aurait faite à celle d'Angleterre de vouloir se lier avec elle par un traité de subsides, aussitôt que celui qui subsiste entre elle et la France, serait expiré, ne saurait mériter créance et ne peut qu'être précipité, attendu que le traité que la France a conclu avec la cour de Copenhague en 1750,2 est de six ans et ne finira par conséquent qu'en 1756. Quant à ce qui regarde les soupçons que Votre Majesté a conçus d'une entreprise que les cours de Vienne et de Londres machinent contre elle, M. de Saint-Contest n'en a aucune notion, mais il m'a chargé d'assurer, en attendant, Votre Majesté que, quelques que puissent être les desseins de ces deux cours, la France remplirait en toutes les occasions envers Votre Majesté les devoirs d'un allié exact et fidèle et se joindrait à Elle pour les détruire.“

Potsdam, 26 mai 1753.

J'ai reçu à la fois vos dépêches du 11 et du 14 de ce mois et suis sensible de la réponse que M. de Contest vous a donnée à l'occasion des bruits qui ont couru sur les prétendus desseins des cours de Vienne et de Londres contre moi. Quant à la nouvelle d'une promesse secrète que la cour de Danemark doit avoir donnée au ministre d'Angleterre pour vouloir se lier avec l'Angleterre par un traité de subsides, dès que celui avec la France expirerait, je ne vous l'ai donnée que telle qu'elle m'était revenue alors, sans avoir moi-même compté tout-à-fair sur son authenticité.

Je ne doute pas que vous ne soyez déjà informé du changement que la Reine-Impératrice a fait dans son ministère. Comme le comte Kaunitz a été revêtu de la charge de chancelier de la cour que le comte d'Ulfeld a quittée, l'on a remarqué que depuis ce temps-là le



1 Vergl. S. 409.

2 Vergl. Bd. vii, 66.