<449> cour pour presser la négociation touchant la susdite accession et pour engager la cour de Vienne de la faciliter; mais que l'Impératrice-Reine ne voulait point entendre parler de sacrifier quelque chose, étant lasse de le faire toujours, et que cette accession donc, tout comme celle de la république de Hollande, ne saurait réussir lorsqu'il en coûterait à l'Impératrice-Reine, ainsi que la conclusion n'était pas bien prochaine. Mandez-moi votre sentiment si vous croyez que la Saxe accèdera au traité de Pétersbourg, malgré que la cour de Vienne refuse de lui faire quelque avantage.

Du reste, j'applaudis fort à la réponse que vous avez donnée au comte de Rutowski, quand il vous a demandé s'il ne viendrait pas des officiers prussiens au campement de Dresde; s'il vous renouvelle la question, dites-lui poliment que nous n'allons point voir faire les autres, mais qu'à notre tour nous n'aimons point aussi que les autres viennent voir chez nous ce que nous faisons.1

Federic.

Nach dem Concept.


5925. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 17 juin 1753.

J'ai bien reçu votre rapport du 30 de mai dernier, tout comme ceux que vous m'avez faits du 2 et du 6 de ce mois. Je crois bien que les fréquentes et longues conférences que le comte de Keyserlingk a eues avec le comte de Kaunitz, ont roulé sur le projet de la grande alliance que le roi d'Angleterre tend à former pour donner plus de vigueur et de relief à la triple alliance,2 et sur l'accession de la Saxe et de la république de Hollande; mais je ne saurais vous dissimuler que je crois également que les mouvements des troupes turques et des Tartares vers les frontières de l'Ukraine russienne ont aussi eu beaucoup de part aux susdites conférences; car je viens d'apprendre encore qu'il court aussi un bruit sourd en Hollande d'une grande invasion que les Tartares ont faite dans l'Ukraine russienne, où ils devaient avoir remporté des avantages, et qu'il y avait toute l'apparence que la Porte soutiendrait les Tartares et qu'on verrait dans peu qu'elle romprait ouvertement avec la Russie.

D'ailleurs il est sûr que jusqu'à présent la cour de Russie a retiré presque toutes ses troupes de notre voisinage dans l'intérieur de ses provinces et qu'elle en fait défiler beaucoup vers l'Ukraine.

Comme depuis mon retour ici j'apprends que mon ministère du département des affaires étrangères vous a déjà communiqué, à la date du 9 de ce mois, ce qui nous a été marqué de Londres au sujet des conférences que le ministre de Russie, Tschernyschew, a eues avec le



1 Vergl. S. 421. 422.

2 Vergl. Bd. V, 187 Anm. 2; VIII, 205 Anm. 2.