<70>guez pour me dissuader de ne point faire défalquer de la somme pour l'entier acquittement des dettes de Silésie ce que mes sujets ont à prétendre touchant les pirateries injustes que les Anglais ont exercées sur eux.1 Je ne sais que trop que le roi d'Angleterre me veut tout le mal possible; mais qu'en résultera-t-il, me voudrait-il moins du mal, supposé que j'eusse la complaisance de ne plus presser sur les demandes de mes sujets maltraités? Et, si ce Prince trouvait jamais l'occasion d'exécuter ses mauvais dessins contre moi, n'aurait-il pas assez de l'ascendant sur le ministère anglais de l'y faire consentir sous quelques prétextes mal fondés? Prenez d'ailleurs en considération que la démarche que je pense de faire à ce sujet, est appuyée de tout bon droit, et qu'il n'y a rien de plus juste que, quand je dois à quelqu'un et qu'en attendant mon créancier me vole, que je le paie, mais que je lui arrête ce qu'il m'a volé de ce que je lui dois, surtout quand il ne reste d'autre moyen d'avoir ma satisfaction de lui.

Federic.

Nach dem Concept.


5386. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 21 mars 1752.

J'ai été charmé d'apprendre par votre dépêche du 10 du mois présent la manière dont ma sœur, la Reine, s'est prise au sujet du comte de Tessin. Remerciez-la dans des termes les plus affectueux que vous saurez imaginer de la confidence qu'elle en a bien voulu m'en faire, et ajoutez que je ne saurais qu'applaudir extrêmement le bon biais qu'elle avait pris là-dessus; que j'espérais que tout réussirait, qu'il était sûr que les affaires ne perdront guère, quand ledit comte ne sera plus à la tête de la chancellerie, mais que d'un autre [côté] le poste de gouverneur du Prince qu'on lui conserverait, ferait cesser tout reproche d'ingratitude envers lui dont on aurait peut-être chargé la cour, si le comte Tessin s'était retiré tout à la fois.2 Au surplus, dites encore en confidence à la Reine que, quant au sieur Wulfwenstjerna, il était bien fâcheux qu'il dût 6,000 écus au ministre de la cour de Vienne à Berlin qu'il avait perdus en jeu contre celui-ci.

Federic.

Nach dem Concept.


5387. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 21 mars 1752.

J'attends le rapport que vous me faites espérer au sujet des insinuations que vous ferez au sieur de Contest en conséquence de mes ordres antérieurs, et mes vœux sont qu'elles prospèrent à faire ouvrir



1 Vergl. S. 29.

2 Vergl. S. 25; Bd. VIII, 447.