5366. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 7 mars 1752.

J'ai reçu votre dépêche du 22 et du 25 du février passé. Quant à la négociation à Madrid, nos nouvelles de Vienne continuent de nous assurer que les personnes qui étaient les mieux instruites à ce sujet, ne<59> doutaient plus au moment présent que, malgré quelques difficultés qui s'étaient élevées à cet égard, la signature du traité se ferait, et qu'elle était prochaine.

Pour ce qui regarde vos explications sur le défalquement que je me suis proposé de faire des prétentions de mes sujets sur le reste des dettes de la Silésie,59-1 il me paraît que vous n'avez pas assez songé que je n'aurai jamais à espérer quelque chose de réel de la garantie de l'Angleterre sur mes possessions de la Silésie; que, quant au susdit défalquement, j'ai tout le bon droit de mon côté; que, si contre toute raison le. ministère anglais n'en veut pas convenir, ce n'est pas de ma faute; qu'en attendant les Anglais n'ont point de privilège de maltraiter impunément mes sujets, pendant que je suis en pleine paix avec l'Angleterre, et que, si jamais le cas était tourné en sorte que c'était moi qui avait fait prendre quelques vaisseaux aux Anglais, ce seraient sûrement ceux-ci qui en jetteraient de hauts cris sur l'injustice que j'avais commise à leur égard.

Federic.

Nach dem Concept.



59-1 Vergl. S. 29.