5367. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 8 mars 1752.

Je vous remercie bien des particularités dont vous m'avez instruit touchant la fâcheuse situation où se trouve le Margrave par rapport à ses finances,59-2 en conséquence de ce que le sieur de Hutten vous en a voulu bien confier. Cela me fait comprendre les raisons que ses ministres ont eues pour marquer un empressement tout-à-fait singulier et extraordinaire touchant la commission du susdit de Hutten;59-3 apparemment que le Margrave se trouve vivement pressé par quelques-uns de ses créanciers, et que l'on n'a trouvé autre ressource qu'en se jetant dans mes bras, en me faisant fort valoir les prétendus services qu'on serait à même de me rendre, si je tirais le Margrave des dettes où il s'est embourbé.

J'ai été bien fâché d'apprendre l'état triste et agonisant où se trouve milord Tyrconnell à l'égard de sa santé. Comme il n'est plus à espérer qu'il en revienne, il faut tâcher d'obtenir de la cour de France un autre sujet, à la place de Milord, qui ne soit point brouillon et inconsidéré, mais intelligent, doux et raisonnable, qui sait garder un secret pour oser lui en confier, et auquel je saurai prendre confiance, tout comme il faut qu'il ait également la confiance de sa cour pour être cru d'elle.59-4

Federic.

Nach dem Concept.

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59-2 Vergl. S. 52.

59-3 Vergl. S. 51.

59-4 Vergl. Bd. VIII, 598.