5379. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 17 mars 1752.

J'ai de la peine à me persuader que ce que des Polonais à qui vous avez parlé, vous ont dit, en conséquence de votre rapport du 15 de ce mois, au sujet de la jalousie que la famille de Czartoryski portait au comte de Brühl, au point qu'elle verrait mieux rompre la Diète que de permettre que l'indigénat de celui-ci y soit confirmé,66-1 soit exactement conforme à la vérité, car, autant que je sais, les Czartoryski regardent trop inférieur à eux le comte de Brühl, pour ne point craindre son agrandissement en Pologne. Quoi qu'il en soit, mes lettres de Pologne marquent que la Pologne était actuellement pleine de fermentation touchant la Diète prochaine, et que les différents partis étaient dans la plus grande agitation à cet égard; que les Czartoryski n'épargnaient rien pour procurer à la cour de Dresde la supériorité qu'elle souhaitait, et que leurs émissaires rôdaient à ce sujet de province en province. Que leur parti était néanmoins divisé en différentes opinions; que tous convenaient qu'il fallût que la République accédât au traité de Pétersbourg,66-2 mais que les uns opinaient qu'il faudrait y ajouter des clauses pour assurer à la cour de Saxe la succession à la couronne de Pologne, au lieu que d'autres estimaient que le projet d'assurer cette succession au prince Charles de Lorraine pourrait trouver d'autant plus d'appui que les intérêts du comte de Brühl devaient le porter à y donner les mains. Ce que j'ai bien voulu vous dire pour votre direction seule.

<67>

Ce que vous me marquez par rapport à la défense qu'on a faite aux receveurs d'accepter aucun des billets nommés quittances67-1 des intérêts, en payement, m'a surpris, parceque ce n'est autre chose que de vouloir absolument ruiner tout ce qui reste encore du crédit de la Saxe. Comme jusqu'ici le comte Hennicke a paru vouloir soutenir que c'était la prérogative de mes sujets créanciers de la Steuer, stipulée au traité de paix, qui abîmerait la Steuer, demandez-lui, quand vous trouverez l'occasion de le faire convenablement, si ce n'était plutôt par exemple la défense de ne plus accepter en payement les billets d'intérêts qui abîmait le crédit de la Steuer, que tout ce que je demandais de bon droit pour soutenir les prétentions légitimes de mes sujets créanciers.

Federic.

Nach dem Concept.



66-1 Vergl. Bd. VII, 58.

66-2 Vom 22. Mai/2. Juni 1746. Vergl. Bd. V, 187 Anm. 2

67-1 In der Vorlage: tances.