5466. AU BARON D'ASSEBURG, GRAND-MAÎTRE DE LA COUR DE COLOGNE, A PADERBORN.

Berlin, 27 mai 1752.

Monsieur le Baron d'Asseburg. Comme je prends beaucoup de part à tout ce qui vous intéresse, j'ai appris avec une satisfaction sensible, par votre lettre du 7 de ce mois, que les machinations que vos ennemis ont dressées contre vous pendant le dernier voyage de votre<125> cour, bien loin de vous nuire, n'ont fait qu'affermir votre crédit, de sorte que je vous en félicite cordialement. Je ne suis pas moins charmé des assurances que vous me donnez sur la persévérance de l'Électeur votre maître dans les sentiments dignes de son rang et de sa naissance qu'il a manifestés jusqu'ici par rapport aux affaires de l'Empire. Les calomnies qu'on a déployées pour lui inspirer de la défiance contre moi, ne m'inquiètent ni ne m'étonnent guère. Depuis plusieurs années, mes ennemis ont pris si souvent la peine de répandre de faux bruits sur mon chapitre, malgré que l'événement leur ait donné de fréquents démentis, que j'y suis tout-à-fait accoutumé. La seule chose qui me surprend, c'est l'impudence de mes calomniateurs et leur indiscrétion à se servir d'une arme émoussée qui, bien loin de blesser l'adversaire, ne peut que tourner au désavantage du porteur, aussitôt qu'on en découvre le défaut. Aussi je me flatte que le public, instruit par l'expérience de la fausseté de ces sortes d'imputations, cessera d'y faire attention, et qu'au lieu de me rendre suspect, elles m'attireront la confiance de tout ce qu'il y a de gens impartiaux et raisonnables.

Federic.

Nach dem Concept.