5555. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 6 août 1752.

Votre dépêche du 23 du mois dernier m'a été bien rendue, et c'est avec bien de la satisfaction que j'ai appris les assurances que M. de Contest vous a données de vouloir terminer incessamment la négociation du sieur d'Ammon, dont j'attends avec impatience de voir la fin.

Je vous sais tout le gré possible des informations exactes que vous m'avez données touchant la réforme faite dans une partie des troupes de la France; aussi, par le compte que vous m'en avez rendu, je vois que ce n'est pas un fort grand objet, quoiqu'arrivé un peu hors de saison.

Je me réfère, quant à nos nouvelles relativement à l'élection, à ce que je vous ai fait apprendre par la dépêche ordinaire du département des affaires étrangères, et ne fais ici que vous faire observer que les Plus grandes difficultés que la cour d'Hanovre rencontre dans son projet,<186> sont de la part de celle de Vienne, qui en craint les suites et que les choses ne parviennent à quelque rupture, ce que celle-ci veut éviter soigneusement, trouvant plus convenable de ménager ses forces et d'attendre la mort du roi régnant de Pologne, pour parvenir alors à son grand but, en sorte qu'il saurait bien arriver que le roi d'Angleterre se verrait obligé de retourner cette année-ci à Londres sans avoir achevé son ouvrage.

J'ai été surpris de voir dans votre dépêche ordinaire que M. de Contest se flatte encore que la cour de [Saxe] pourrait tenir contre celle de Vienne et faire cause commune avec les autres Électeurs au sujet des investitures; car personne n'ignore plus à présent — et l'accession de la Saxe au traité de Pétersbourg faite en dernier lieu, ou sur le point d'être faite, sert de preuve convaincante — que les mains sont tellement liées à la Saxe qu'il faut bien qu'elle passe aveuglément par tout ce que le roi d'Angleterre et les Autrichiens voudront lui prescrire.

Federic.

Nach dem Concept.