5562. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 8 août 1752.

J'ai fort bien reçu vos rapports du 29 dernier et du 1er de ce mois et vous renvoie, pour ce qui regarde l'insulte faite à quelqu'un de vos<190> domestiques par les deux courriers danois à ce qu'on vous a marqué par mon ordre exprès190-1 dans le rescrit ordinaire et en clair, qui vous parviendra à la suite de la lettre présente, sur quoi vous vous conformerez exactement.

Je suis d'ailleurs bien satisfait de la manière dont vous vous êtes expliqué avec le comte de Dehn190-2 sur différents sujets, et approuve surtout le compliment que vous lui avez adressé de ma part, aussi tâcherezvous de cultiver soigneusement son amitié, cependant avec le ménagement qu'il faut pour ne pas causer de l'ombrage au comte de Moltke. Mais ce qui m'a mis dans quelque peine, c'est la confidence que vous avez faite de votre entretien avec le comte Dehn à M. Lemaire; car je ne sais si, après tout ce qu'il vous a déclaré lui-même de la manière de penser de sa cour au sujet du baron de Bernstorff et des appréhensions qu'il en avait, votre secret sera tout-à-fait ménagé; du moins crainsje que ni lui ni sa cour ne poussent pas cette affaire avec tout l'empressement qu'il y faudrait mettre.

Quant à l'affaire de Knyphausen, je laisse à mes ministres du département des affaires étrangères le soin de vous fournir de nouvelles instructions là-dessus. Au reste, j'applaudis parfaitement à l'adresse et au bon tour dont vous avez usé dans votre entretien avec le comte de Moltke, en chargeant le baron de Bernstorff de tout ce qui arrive de fâcheux dans cette affaire.

Federic.

Nach dem Concept.



190-1 Vergl. S. 187.

190-2 Vergl. S. 174.