5588. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 29 août 1752.

J'ai été charmé d'apprendre par votre rapport du 18 de ce mois que sur la demande que milord Albemarle a faite à M. de Saint-Contest sur ma façon de penser à l'égard du cérémonial des investitures,206-3 celuici l'a envoyé à ce que sa cour s'adressât à moi-même pour en savoir mes intentions, et vous ne manquerez pas d'en marquer ma reconnaissance à M. de Saint-Contest, dès qu'il s'y présentera une occasion convenable. Au reste, quant aux affaires de Turquie, elles commencent à devenir assez sérieuses pour jeter en alarme la cour de Vienne, puisqu'en conséquence de ce qu'on m'en a marqué, les choses sont toujours dans une agitation très forte à Constantinople, de sorte que le Sultan commençait à craindre pour lui-même, et que le parti pour son frère Soliman,206-4 prince qu'on caractérise violent en tout, ne respirant que la guerre, s'augmentait; que ce dernier était d'ailleurs fort aimé du peuple, et qu'on estimait que, s'il fût fait Sultan, on ne pourrait douter que la guerre ne s'allumât d'abord contre les Chrétiens; que le Sultan, méprisé autant du peuple que son frère en était aimé, mettait tout en œuvre pour tranquilliser les esprits, en répandant même de grandes sommes<207> des trésors que son favori, le malheureux Kislar-Aga, avait extorquées des sujets, et qu'il fallait attendre quelle serait la fin de ces troubles.

Federic.

Nach dem Concept.



206-3 Vergl. S. 192.

206-4 Vergl. S. 196.