5605. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 26 septembre 1752.

Votre rapport du 15 de ce mois m'a été bien rendu. Si mes lettres de Londres accusent juste, il est arrivé à Londres un nouveau<218> incident qui pourra faire traîner encore l'affaire de l'élection et faire échouer tout le plan de l'accommodement avec l'Électeur palatin, par la résolution que la régence d'Angleterre doit avoir prise en dernier lieu, savoir qu'on ne ferait aucune dépense ultérieure pour la poursuite de l'élection, et que c'était Pelham qui avait frappé ce coup, en s'expliquant dans l'assemblée de la régence que, bien loin de consentir à donner un sol pour la poursuite du projet, il se reprochait toujours de s'être laissé entraîner l'année dernière à faire supporter à la nation le subside de la Saxe;218-1 ainsi, voilà bien du fil à retordre aux partisans de l'élection. Au surplus, il n'y aura pas un grand mal, quand le roi d'Angleterre se verra obligée de repasser la mer sans avoir pu faire réussir son projet favori; tout au contraire, il vaudra mieux pour nous qu'il continue de s'amuser encore avec ce projet que de lui laisser le loisir à penser sur de nouvelles choses; car l'on peut être sûr que, dès qu'il aura fini cette affaire, son humeur inquiète fera qu'il remettra d'abord et de concert avec la cour de Vienne quelque autre affaire embarrassante sur le tapis.

Au reste, je veux bien vous annoncer d'avance qu'à la première occasion convenable que je trouverai, je vous enverrai un courrier qui vous portera une lettre pour le roi de France que vous aurez à lui remettre vous-même et du sujet de laquelle je vous informerai alors.

Federic.

Nach dem Concept.



218-1 Vergl. Bd. VIII, 459.