5630. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 14 octobre 1752.

Votre dépêche du 4 de ce mois m'est heureusement parvenue, lue j'ai trouvée intéressante en tout ce que vous m'y avez appris. Ma cunosité est de savoir si le changement que l'Impératrice-Reine a dessein de faire dans son conseil, parviendra à sa consistance, et si le vieux routier Bartenstein ne trouvera moyens pour le contrecarrer, afin de ne pas partager avec un homme aussi entier que le comte de Kaunitz le maniement des affaires publiques qu'il a su s'approprier seul par l'indolence du comte Ulfeld. Pour moi, j'ai lieu de croire que je ne perdrai ni ne gagnerai au change.

Je me suis douté que les nouvelles de Constantinople ne resteront telles que la cour de Vienne en a voulu en imposer au public, et vous sais un gré infini des soins et de l'application que vous avez eus pour vous en bien orienter. Je désire avec empressement que vous continuiez à faire de votre mieux pour en être bien instruit, afin de m'en donner des informations exactes et aussi justes qu'il y a moyen de les avoir. En attendant, je ne crois pas me tromper, lorsque j'attribue tout ce qu'on a dit de doucereux au sieur de Dewitz, quand après son<240> retour de Neisse il a eu ses premières audiences, à l'impression qu'ont faite encore les nouvelles peu satisfaisantes de la Turquie à ceux qui lui ont parlé.

Je ne manquerai pas d'instruire mon commissaire à Turnhout de se conduire en conséquence des avis que vous m'avez prêtés relativement à l'affaire du vingtième. Quant au baron de Lilien, vous savez et je vous l'ai fait dire déjà à Neisse qu'on n'attendrait à Berlin que l'arrivée de celui qu'il y enverrait pour proposer son plan;240-1 que mes ordres étaient donnés pour l'entendre et pour se concerter à la suite avec lui, selon que ce qu'il nous proposera, sera trouvé admissible ou non. L'affaire de la voix du prince de Thurn et Taxis240-2 est entre les mains de mon ministère, dont j'attends les sentiments pour me décider. Pour ce qui regarde vos intérêts personnels, vous n'avez qu'à prendre patience, puisque je songe pour faire en sorte que vos griefs soient redressés.

Federic.

Nach dem Concept.



240-1 Vergl. Bd. VIII, 518.

240-2 Es handelt sich um die Einfuhrung des 1747 gefürsteten Hauses Thurn und Taxis in das reichsfürstliche Collegium. Vergl. Bd. VIII, 518.