5701. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

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Podewils und Finckenstein überreichen, Berlin 15. December, ein Schreiben des Churfursten von der Pfalz, d. d. Mannheim 5. December, über den Stand der Ausgleichsverhandlungen des Churfursten mit dem wiener Hofe. Die Minister recapituliren den entscheidendsten Punkt mit den Worten: „La cour de Vienne s'obstine à ne vouloir s'engager au payement des 1,200,000 florins284-3 que sous la condition que l'élection se fasse sans contradiction ni collision aucune. Elle allègue pour raison que, Leurs Majestés Impériales étant décidées de ne se prêter qu'à une élection dont il n'y a point de troubles à craindre, ni au dedans ni au dehors de l'Empire, et dont la légalité ne pourra être contestée sous nul prétexte, quoique mal fondé, en un mot qui se fasse par unanimité, ainsi que les ministres l'ont positivement déclaré dans la conférence au baron de Beckers, tant par écrit que de bouche — la clause en question ne servait que pour désigner le terme du payement sans en affaiblir la certitude, d'autant que, supposé qu'il y eût des contradictions, il fallait absolument, selon le principe susdit, qu'elles fussent levées avant de procéder à l'élection même; et qu'alors l'engagement d'acquitter la somme susmentionnée, et qui n'obligeait que du jour de l'élection, rentrerait dans toute sa force et serait fidèlement exécuté. Que d'ailleurs l'Électeur était le maître de faire cesser d'avance tout ce qu'on entend par les mots de contradiction, opposition ou collision, en

Berlin, 16. December 1752.

Es haben Se. Königl. Majestät auf einliegenden Bericht zur mündlichen allergnädigsten Resoluttori ertheilet: Wie Ew. Excellenz besorgen möchten, dass dem Churfürsten von der Pfalz in nachstehenden ohngefährlichen Terminis, so wie des Königs Majestät solche dictiret haben und es mir wegen der Geschwindigkeit, womit es geschehen, zu notiren möglich gewesen ist, geantwortet werde: Que le Roi, ayant toujours été un des amis de l'Électeur palatin, ne saurait s'empêcher de lui faire remarquer que, quelque envie que le Roi eût de le voir satisfait sur ses prétentions à la charge de la cour de Vienne, néanmoins les propositions que cette cour faisait à ce sujet n'étaient qu'un piège quelle lui tendait; que ce piège était trop grossier pour que l'Électeur ne le dût avoir remarqué lui-même depuis longtemps. Tous les projets de la cour de Vienne ne roulaient qu'à faire exécuter à l'Électeur palatin la partie de l'engagement qui tombait sur lui, et d'éluder en après

concourant a faire reconnaître par l'Empire la grande utilité de l'élection d'un roi des Romains : paroles dignes d'attention et qui marquent l'intention constante de la cour de Vienne de porter l'affaire à la Diète de Ratisbonne.“

…Il paraît assez que l'appât des 1,200,000 florins opère puissamment sur le ministère palatin, et que, pour entraîner son maître dans le parti de l'élection, il lui fait craindre de n'obtenir rien du tout, s'il n'acceptait de bonne grâce ce qu'on lui offre.“

l'article du payement auquel cette cour s'engageait. Que sa mauvaise foi était d'autant plus claire qu'elle ne voulait admettre aucune sorte de garantie touchant un traité de cette nature, et que l'intention de ladite cour n'était que d'avoir l'Électeur palatin à sa discrétion, pour en agir après avec lui comme bon lui semblerait. Il paraissait d'ailleurs au Roi que toutes ces remarques seraient assez fortes pour détourner l'Électeur palatin d'un démarche précipitée, s'il n'y avait pas encore des choses plus fortes à observer; que la seule façon sûre pour l'Électeur d'obtenir une satisfaction des prétentions qu'il avait à la charge de la cour de Vienne, était d'y parvenir par l'assistance de la France et de la Prusse. Autant que celles-ci se mêleraient de ses engagements, il aurait des garanties suffisantes pour obliger la cour de Vienne à remplir ses promesses; car à la vérité Sa Majesté ne s'était point concertée avec la France sur la demande que l'Électeur lui faisait, mais que le Roi croyait pouvoir bien avancer, sans s'attendre à un démenti de la cour de Versailles, qu'on lui répondrait bien qu'il ne pourrait point se faire d'élection d'un roi des Romains, à moins qu'on ne lui eût fait obtenir une satisfaction capable de le contenter et qu'ainsi, comme il ne s'agissait que du temps, le Roi était persuadé que l'Électeur palatin préférait une conduite prudente et généreuse qui lui serait utile, à une démarche précipitée dont il ne pourrait avec le temps que d'avoir du regret.

In diesem Sinn und Termes möchten also Ew. Excellenz die Antwort fordersamst besorgen285-1 und nachher eine übersetzte Abschrift davon an M. de La Touche sowohl, als auch an Mylord Maréchal communiciren, an welchen letzteren Se. Königl. Majestät ohnedem binnen etlichen Tagen einen Expressen absenden würden, der alsdenn die Copie der Antwort nebst der dazu gehörigen Dépêche mitnehmen könnte.

Eichel.

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.



284-3 Vergl. S. 211 Anm. 2.

285-1 Das demgemäss an den Churfürsten von der Pfalz von dem Könige erlassene deutsche Kanzleischreiben ist datirt Berlin 19. December 1752.