5717. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

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Lord Marschall von Schottland berichtet, Paris 18. December: „Toutes les petites attentions ou même les petits présents flatteraient la vanité de la Marquise,297-3 surtout de la part de Votre Majesté, quoiqu'elle y soit si accoutumée que la plupart du temps elle ne les sent non plus qu'un parfumeur sent les bonnes odeurs dans sa boutique. Mais on ne la gagnerait pas par là. Elle est très intéressée, cependant elle n'oserait pas recevoir une somme de Votre Majesté, et elle courrait trop de risque de se montrer partiale en votre faveur. De plus, Sire, supposé que vous lui donniez une grosse somme, ce serait à pure perte; elle aurait toujours bien des échappatoires honnêtes de ne rien faire que ce qu'elle voudrait bien d'elle-même, ou ce qu'on lui conseillerait. Elle a besoin d'être sur ses gardes plus

Berlin, 30 décembre 1752.

J'ai bien reçu votre rapport du 18 de ce mois et vous sais un gré infini des idées claires et nettes que vous me donnez sur la véritable situation présente de la cour où vous êtes, qui me serviront de guides pour me bien conduire avec elle.

Pour ce qui regarde les affaires relativement à la négociation de la cour de Vienne avec celle de Manheim, nous n'en sommes guère instruits depuis que j'ai fait ma lettre à l'Électeur dont je vous ai envoyé la copie.297-4 Vous verrez par

que par le passé. Madame de Choiseul partage un peu les faveurs, je veux dire le lit, du Roi; au moins tout le monde le croit. Il se pourrait aussi qu'il y entrât de la jalousie envers Votre Majesté. Quand un bel esprit veut donner l'exemple d'un grand homme et d'un grand roi, on va d'abord à trois cent lieues de Versailles. Il est bien vrai qu'on n'épargne pas ici l'encens; mais ce sont les sujets qui l'offrent, les étrangers n'en offrent guère. On sent bien ce que peuvent 150,000 hommes, conduits par Votre Majesté, et que sans l'appui de votre alliance la France ne saurait rien faire en Allemagne. Je suis persuadé, au reste, que Votre Majesté leur fera toujours faire, dans le besoin, tout ce qu'Elle voudra, et qu'ils se conformeront à Ses lumières, sans autre secours ni aide que de celui de l'esprit supérieur de Votre Majesté. Après tout, je ne perdrai pas de vue les occasions qui pourraient se présenter pour rendre la marquise pins favorable à Votre Majesté et si j'entrevois quelque moyen pour cela, j'aurai l'honneur d'en rendre compte à Votre Majesté.“

la dépêche ordinaire du département à la suite de celle-ci ce que le baron d'Asseburg, ministre de Cologne, nous a marqué à ce sujet, mais je ne me tiens pas encore tout-à-fait assuré que la fermeté de l'Électeur palatin ne serait ébranlée par la grande envie que ses ministres laissent remarquer de revirer vers la cour de Vienne. Enfin, comme nous touchons au terme qui doit décider si l'accommodement aura lieu ou non, j'espère de pouvoir vous donner en peu de temps des nouvelles là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



297-3 Vergl. S. 275.

297-4 Vergl. S. 285.