LXXXIX.

Dans une chambre étroite et profonde, à la fois cabinet d'étude et laboratoire, remplie de livres et d'instruments, de flacons et de cornues, un vieux savant, qui était assis devant son bureau, s'est soulevé de son siège et regarde curieusement au dehors, à travers les carreaux de la fenêtre.

L' „Epître à d'Argens“ contient, au sujet des limites étroites imposées à la connaissance humaine, malgré tout le secours des sciences, des passages qui rappellent à l'esprit du lecteur ces mots de Faust: „Ce que la nature ne révèle pas volontairement à ton âme, tu ne le lui arracheras pas avec des vis et des poulies.“

De ce vaste univers atome imperceptible,
Crois-tu que l'infini devait t'être accessible?
Dans tes projets hautains il n'est point de milieu,
Tes destins sont d'un homme, et tes vœux sont d'un Dieu!

Le roi poète indique aux savants un champ d'activité meilleur et plus fécond: l'étude, la recherche, l'amélioration du monde réel et du sort de l'humanité.

Le vieux savant du dessin de Menzel semble avoir entendu cet avertisse-ment; il se détourne de ses études abstraites pour jeter un regard sur la vie réelle, au-delà des murs de son cabinet.