<15> recommande dans l'honneur de vos bonnes grâces, et je crois que je mourrai de joie, si je puis avoir l'honneur de vous assurer de vive voix que, ma très-chère sœur, que je vive ou que je meure, je serai toujours, etc.

12. A LA MÊME.

Hoff, 2 juillet 1734.



Ma très-chère sœur,

Enfin, me voilà arrivé à six lieues d'une chère sœur que j'aime, j'estime et j'honore plus que tout au monde; mais malgré le plaisir que j'ai de l'approcher de si près, j'ai le sensible chagrin de ne pouvoir peut-être pas seulement la voir, le Roi pressant notre départ plus que tout au monde, et ne voulant absolument pas que nous nous arrêtions. Pour cet effet, il a défendu expressément de ne passer ni Baireuth, ni Ansbach; cependant il m'a promis sûrement qu'à mon retour je passerais par Baireuth pour m'y arrêter quelque temps. Je n'ai jamais tant déploré le malheur de ne dépendre pas de soi-même qu'à présent, et quoique je risquerais le tout pour le tout quand il s'agit de vous rendre mes respects, néanmoins je ne le suis pas en état cette fois-ci, le Roi n'étant que fort aigre-doux sur mon sujet, que je n'oserais hasarder la moindre chose, d'autant plus que de lundi qui vient en huit il sera à l'armée, où vous pouvez vous imaginer que je serais joliment traité, si je contrevenais à ses ordres. C'est donc avec le plus grand désespoir du monde que je suis obligé de côtoyer les endroits qui me deviennent précieux par rapport que vous y êtes. La Reine m'ordonne de vous faire mille amitiés de sa part. Elle a paru fort attendrie sur votre maladie, mais du reste il