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15. A LA MÊME.

Camp de Weinsheim, 4 août 1734.a



Ma très-chère sœur,

Nous venons de passer le Neckar, et nous campons à une heure de Mannheim, pour tenir l'Électeur en respect. Hier j'ai été à Heidelberg, où j'ai vu une ville qui, jadis toute de notre religion, est à présent remplie de séminaires de jésuites et de couvents catholiques. Le cœur m'en a saigné, et j'ai eu plus d'une fois l'envie de saccager ces traîtres qui persécutent des innocents. L'armée française a envoyé un détachement du côté de Brisach, et le reste est auprès de Worms et de Spire, de sorte que nous nous donnons la chasse les uns aux autres, sans nous mordre. Adieu, très-chère sœur; je ne fais que descendre de cheval. Vous me connaissez, et vous ne doutez pas, à ce que j'espère, que mon cœur et ma vie vous sont tendrement dévoués.

16. A LA MÊME.

Fribourg, 10 août 1734.



Ma très-chère sœur,

Ce jour est bien heureux pour moi, ayant eu le bonheur de recevoir deux de vos chères lettres, l'une du 28, et l'autre du 1er. Je suis charmé que vous me marquiez que votre santé va un peu mieux; j'espère de tout mon cœur que les eaux contribueront à la rétablir,


a Voyez, sur la campagne de 1734, t. I, p. 192. Frédéric arriva le 7 juillet au camp du prince Eugène, à Wiesenthal.