<221>

222. A LA MÊME.

Potsdam, 2 mai 1750.



Ma très-chère sœur,

Quoique vous me fassiez le plaisir de venir ici sans surprise, votre arrivée n'en aura pas moins d'agréments pour moi. Vous pouvez être persuadée que tous les jours et tous les moments où je jouirai de ce bonheur me seront chers. Je voudrais fort pouvoir disposer de moi. Je vous donnerais tous les moments de ma vie; mais la carrière que je cours m'oblige à des devoirs dont je ne puis me dispenser sans avoir des reproches à me faire. J'ai deux voyages devant moi, l'un de Prusse, que je fais dans le mois de juin, l'autre de Silésie, que je fais au mois de septembre. Il dépendra donc de vous de choisir le temps qui pourra le mieux vous convenir, ou du commencement d'août, ou de la fin de septembre;a quel qu'il soit, ma chère sœur, vous serez reçue avec le même empressement et la même joie. Daignez donc me dire un mot. Je voudrais au moins vous recevoir une fois dans ma vie comme y étant préparé, sans cérémonie cependant, vous ne les aimez pas, et je les déteste, mais en témoignant mon contentement par des fêtes qui ne pourront que vous divertir sans vous embarrasser. J'attends votre réponse avec bien de l'impatience, en vous réitérant les assurances de la plus parfaite tendresse et de tous les sentiments avec lesquels je suis, ma très-chère sœur, etc.


a La Margrave arriva à Potsdam le 8 août, avec son mari.