<309>Le Duc et ma fille sont venus me voir à l'improviste; ils ne se sont arrêtés que deux jours. Le Duc a fait de grands changements chez lui. Je l'ai trouvé beaucoup plus solide qu'il n'était. Il met un ordre excellent dans ses affaires, bannit toutes les folles dépenses, et augmente ses troupes. Je suis fort occupée, devant entrer aujourd'hui dans notre nouveau palais. Je m'y occuperai à faire faire, s'il se peut, les monts Palatin et Capitolin tels qu'ils étaient autrefois. Si mon ouvrage réussit, je prendrai la liberté de vous l'envoyer. Comme je travaille de mémoire, les dimensions manqueront, mais du moins ce plan, qui sera en plâtre, pourra donner une idée complète des choses, comme si on les avait vues sur les lieux. Vous me trouverez bien folle, mon cher frère, d'entreprendre pareille chose et d'oser vous en parler. Mais Colin a voyagé. Je me recommande encore à votre précieux souvenir, et suis avec tout le respect et la tendresse imaginable, mon très-cher frère, etc.

302. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Ce 30 (août 1755).



Ma très-chère sœur,

J'ai eu le plaisir de recevoir votre chère lettre à mon retour du camp.a Mon Dieu, vous vous intéressez trop obligeamment à ce qui me regarde. Comment est-ce qu'une créature qui dans le fond vous est aussi inutile que je le suis peut attirer votre attention? Je n'ai perdu que deux dents mâchelières, ce qui m'incommode un peu pour le manger, mais qui ne me dérange point pour la flûte. Je souhaite-


a De Spandow.