173. DU PRINCE HENRI.

Rheinsberg, 26 octobre 1763.



Mon très-cher frère,

J'ai reçu la lettre du 22 que vous avez daigné m'écrire. Je suis bien sensible à la bonté que vous avez de me donner des nouvelles du grand monde. Je ne vous apprendrai rien d'intéressant d'ici, et ce n'est que pour remettre sous vos yeux les sentiments de ma reconnaissance que je me donne l'honneur de vous <292>écrire. Je me porte un peu mieux depuis quelques jours; je compte me faire saigner; les remèdes de Purgon et de Diafoirus, dans le Malade imaginaire, sont les seuls qui peuvent aider, saignée et purgation. J'ai parlé à un médecin de Ruppin, nommé Feldmann, disciple de Boerhaave, chez lequel il a étudié; il m'a dit que vous le connaissiez, et que vous aviez eu, du temps passé, de longs entretiens avec lui. C'est un homme qui traite la médecine sans charlatanerie, et qui convient que les limites en sont très-bornées. Après avoir contenté l'envie que j'ai de me rappeler à votre souvenir, il me reste encore de vous prier d'être assuré que rien n'égale l'attachement avec lequel je suis, etc.