<31>tous les arguments que la nature de la chose vous fournira et que, connaissant comme vous faites la situation des affaires du Duc, il serait superflu de vous suggérer.

Je juge pourtant nécessaire de vous avertir derechef d'aller par degré et de ménager le terrain, autant qu'il est possible, pour m'épargner, si faire se peut, une garantie dont je serais bien aise de n'être pas chargé. Je me promets, au reste, que vous conduirez cette négociation avec toute la prudence et tout le ménagementrequis, et que d'un côté vous ne négligerez aucun moyen dont vous puissiez vous aviser, pour la faire réussir, et que de l'autre vous ne ferez non plus aucune démarche dont l'Impératrice et ses ministres aient lieu de s'offenser.

Vous ne manquerez point de m'informer exactement du progrès que vous ferez dans cette négociation, et de me demander incessamment de nouveaux ordres, en cas que vous y rencontriez quelque difficulté imprévue: sur quoi j'aurai soin de vous faire savoir sans délai mes intentions.

Enfin, je compte entièrement sur votre zèle et fidélité, et que vous n'épargnerez rien pour faire réussir l'affaire en question: et comme je connais parfaitement l'importance du service que vous me rendrez dans cette affaire-là, je saurai y proportionner la récompense.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


46. AU MAJOR GÉNÉRAL COMTE DE TRUCHSESS A HANOVRE.

Ruppin, 8 août 1740.

Monsieur de Truchsess. Je viens de recevoir vos relations du 3 et 4 de ce mois, aussi bien que votre pro-rnemoria du 29 juillet, et les deux réponses que milord Harrington et le ministère d'Hanovre ont trouvé à propos d'y faire. Mais je m'aperçois que nous ne sommes guère plus avancés qu'auparavant, ces déclarations ne contenant que des assurances générales et peu positives, sur lesquelles on ne pourrait faire aucun fond. Je vous ordonne donc de les presser plus vivement à s'ouvrir avec cordialité à quelles conditions ils voudraient faire parti avec moi. Faites-leur comprendre que, ma situation étant telle que je n'ai pas eu besoin de rechercher leur alliance, ils avaient voulu faire le premier pas pour tenter à me détacher de la France, dont je n'ai pas lieu de me plaindre: que pour venir à cette fin, il serait absolument nécessairede me montrer plus de confiance et de sincérité, en me découvrant les intérêts réels qu'ils voudraient me procurer par cette alliance, dans l'affaire de Juliers et de Bergue, et comment on m'en garantirait la possession prochaine contre les malintentionnés; que sans ces sortes de démonstrations solides d'une bonnevolonté, je ne saurais être porté à de nouveaux engagements; que mon départ pour le pays de Clèves