<6>de recrues, et qu'elle est disposée d'accorder à ce prix-là les enrôlements dans les pays héréditaires aussi bien que dans le reste de l'Empire, pour le service de mes armées. Je suis bien aise de vous dire là-dessus que l'article des recrues qu'on demande de moi, est une chose qui ne me convient nullement, et dans laquelle je n'entrerai jamais. Mais quant aux levées que je voudrais faire dans l'Empire, et surtout dans les villes impériales, je ne crois pas que j'en doive demander le consentement de l'Empereur, ou l'acheter à des conditions onéreuses. C'est un droit que je puis prétendre, non comme roi de Prusse, mais en qualité d'électeur, et que mes ancêtres ont exercé sans opposition de temps immémorial, et qu'on n'a disputé au feu Roi mon père que depuis peu d'années. Vousne manquerez pas de le représenter à Vienne en toutes occasions et partout où il appartiendra, en faisant des instances vives et pressantes, afin que la cour impériale lève incessamment les défenses mal fondées qu'elle a faites sur ce sujet depuis peu à plusieurs villes de l'Empire, et qu'à cet égard toutes les choses soient au plus tôt rétablies sur l'ancien pied. Sur ce, je prie Dieu de vous avoir en Sa garde.

Federic.

A. B. Borcke. H. de Podewils.

Nach der Ausfertigung.


7. AU CONSEILLER PRIVÉ D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 14 juin 1740.

Vous aurez remarqué par mes précédentes1 que je suis résolu d'entretenir et de cultiver avec tout le soin imaginable l'amitié avec la Russie. Celle-ci est pour vous le confirmer, et pour vous dire que je serais ravi de raffermir la bonne et étroite intelligence qui a subsisté depuis tant d'années entre ma maison royale et les souverains de la Russie, et de la remettre sur le même pied où elle a été sous lerègne de Pierre Ier et de ses successeurs. C'est de quoi vous pouvez assurer en toute occasion, de la manière la plus polie et la plus engageante, le duc de Courlande, aussi bien que les ministres du cabinet.

Je suis aussi tout-à-fait disposé de renouveler les anciennes alliances avec la Russie et même d'entrer dans denouvelles liaisons avec elle, et de prendre, sur nos intérêts communs, toutes les mesures qui conviendront à la situation présente des affaires. Mais ne sachant pas quelles sont à cet égard les dispositions de la cour de Russie, je ne trouve pas à propos de lui faire là-dessus des avances. Ainsi, en lui donnant les assurances susmentionnées, vous vous tiendrez dans des



1 Ein Erlass vom 7. Juni mit Freundschaftsversicherungen allgemeiner Art für Russland.