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7074. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Knyphausen berichtet, Paris 31. October, über die Haltung des Ministeriums:1 „Le projet du ministère français paraît être pour le moment présent de persévérer jusqu'à la rentrée du Parlement d'Angleterre dans cette indifférence stoïque qu'il a constamment opposée à toutes ces insultes que le pavillon français a reçues de la part de la Grande-Bretagne2 depuis le commencement des hostilités en Amérique. Les principaux motifs de cette étrange résolution consistent, autant que j'ai pu les pénétrer dans différents entretiens que j'ai eus à ce sujet avec les ministres de France, dans l'espérance qu'on a conçue ici, que le peu de fruit que la nation anglaise a retiré jusqu'à présent des dépenses énormes qu'elle a faites pour se préparer à la guerre, pourrait bien lui ouvrir les yeux sur les risques qu'elle court, et ralentir l'ardeur guerrière dont elle est animée. Indépendamment de ce motif, on se flatte que les échecs que l'Angleterre a essuyés en Amérique,3 et le peu d'envie que l'on prétend que montrent la Hollande et la cour de Vienne de prendre part à la guerre4 qu'elle a suscitée, pourraient bien contribuer à produire le même effet et à inspirer des idées plus pacifiques à la prochaine assemblée du Parlement. C'est en conséquence de ces principes, qui sont tous également frivoles et qui émanent uniquement de la sécurité du ministère de France, que ce dernier croit qu'après avoir tardé si longtemps, il serait imprudent de détruire par des hostilités les dispositions qu'il suppose que le Parlement d'Angleterre doit avoir pour la paix, et qui ne sauraient sortir leur effet qu'autant qu'on laissera à ce Parlement le temps et les moyens de calmer la nation et d'apaiser l'émotion dont elle est agitée.“

Potsdam, 11 novembre 1755.

J'ai reçu votre dépêche du 31 d'octobre passé, qui m'a donné cette satisfaction que j'avais souvent désiré d'avoir de vos rapports5 et que je souhaite d'en avoir toujours. Cependant, comme mes dernières deux réponses que je vous ai faites, remplissent déjà tout ce que j'aurais à vous dire, et que j'attends maintenant ce que vous me répondrez sur les différentes informations que je vous ai demandées, je me borne ici en faisant la réflexion, sur ce que vous avez mandé de la résolution prise du ministère de France de vouloir arrêter ses mesures conformément aux résolutions que le Parlement anglais prendrait, que jamais Louis XIV n'attendait à se décider en conséquence de ce qu'un Parlement anglais avisât, mais que, bien au contraire, celui-ci était obligé de régler ses délibérations conformément aux entreprises de Louis.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 330.

2 Vergl. S. 343.

3 Vergl. S. 302. 351.

4 Vergl. S. 346.

5 Vergl. S. 347.