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9010. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A WELESLAWIN.

[Au camp de Prague,] 29 [mai 1757].

Je suis bien aise, mon cher Maréchal, de vous voir en possession de votre poste. Angelelli1 doit arriver chez vous demain; avant que de passer outre, employez-le à chasser les pandours des carrières, après quoi il faut me l'envoyer, pour qu'il aille joindre le prince de Bevern, qui a plus besoin de lui que nous.

Retzow ne fait aucun service dans l'armée, excepté les batailles, il est trop nécessaire. Vous pouvez dispenser mon frère Ferdinand de couvrir les travailleurs,2 mais d'ailleurs il montera la tranchée comme les autres. Je vous embrasse, mon cher Maréchal.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9011. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A WELESLAWTN.

[Au camp de Prague,] 29 [mai 1757].

Mon cher Maréchal. Nous commencerons cette nuit à minuit le bombardement, le signal se donnera par le Ziskaberg par une raquette, après quoi toutes les batteries se mettront en mouvement. J'apprends par des déserteurs et des espions que Browne a transporté la plupart de ses magasins au petit-côté;3 il faudra donc faire son possible pour mettre le feu aux maisons qui les contiennent, qui se trouvent entre le Hradschin et le Lorenzberg. J'apprends de plus qu'ils ont tous leurs grenadiers au Lorenzberg; je crois que, s'ils se voient fort incommodés par nos batteries, ils tenteront encore une sortie de votre côté. Pourvu que l'on ait fait des fougasses aux redoutes qui couvrent la batterie, on n'aura pas grand chose à craindre.

Leopold Daun ne saurait presque pas agir faute de fourrage et de pain, les Français ne remuent pas encore, ainsi il faut espérer que l'on forcera ces gens-ci à quelque chose. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9012. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Die Markgräfin von Baireuth schreibt unter dem 19. Mai: „Tandis, mon cher Frère, que je nage dans la joie de vos heureux succès, de la gloire immortelle que vous acquerrez, et du bonheur que j'ai eu de recevoir deux de vos chères lettres,4 mon cœur n'est point encore entièrement satisfait. Je ne saurais vous exprimer tout l'excès de ma reconnaissance de la grâce que vous m'avez faite de m'écrire. Quel martyre pour moi de ne pouvoir vous dépeindre quelle impression a fait sur moi la lettre que vous m'avez écrite le jour de votre triomphe!5 Je ne l'ai reçue qu'aujourd'hui. Quelle bonté de penser à moi dans de pareilles circonstances! Il n'y a



1 So die eigenhändige Unterschrift. Danach ist Bd. XIII, 590 zu verbessern.

2 Vergl. S. 71.

3 Der westliche Stadttheil um den Hradschin. Vergl. S. 96.

4 Vergl. Nr. 8906. 8929.

5 Nr. 8906.