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9410. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAEREUTH.

Eckartsberga, 12 octobre 1757.

Ma très chère Sœur. Vous avez si souvent reçu de fausses nouvelles de Nuremberg que je m'étonne que vous y ajoutiez encore foi.1 Celle, ma chère sœur, du prince de Bevern n'est vraie qu'en partie. Il y a eu une attaque où Nadasdy, ou je ne sais qui, a été repoussé avec pertes;2 mais le prince de Bevern a, je ne sais pourquoi, passé l'Oder à Breslau.3

Je serai demain à Naumbourg. J'ai été obligé de détacher le prince Maurice pour Torgau, afin de s'opposer à Hadik et Marschall, qui semblent prendre d'Elsterwerda le chemin de Berlin.4

Si la campagne dure jusqu'au commencement de décembre, je ne sais encore pas moi-même de quel côté je la finirai. Bien loin que le destin se radoucisse, toutes les nouvelles que je reçois, toutes les lettres que j'ouvre, ne font qu'aggraver mon malheur; enfin, ma chère sœur, cela paraît une chose faite : le sort ou un démon ont résolu la chute de la Prusse, il a fallu que tout y concourût : des alliances contre nature, des haines, sans qu'on leur ait fourni d'aliments, des causes secondes et des malheurs réels. Je vous avoue que je ne saurais presque vous écrire, j'en ai l'esprit si frappé, les objets m'en sont si présents que mes efforts sont impuissants pour adoucir tant de fortes et cruelles impressions. Je vous assure que je n'en suis pas moins reconnaissant de vos bontés, de votre tendresse et de la grande et sincère amitié que vous m'avez témoignée par les marques les plus éclatantes. Je suis avec la plus parfaite tendresse et reconnaissance, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9411. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Eckartsberga,] 12 octobre5 [1757].

Je commence à croire que la conduite de la France est telle qu'on vous l'a dit.6 Cela est bien pitoyable, et l'on voit clairement que c'est en flattant son orgueil que la cour de Vienne l'a poussée dans tout ceci.

Les propositions d'envoyer quelqu'un d'accrédité en France, sont impossibles, puisqu'ils ont chassé mon ministre et rappelé le leur.7 Quant



1 Das Schreiben der Markgräfin fehlt.

2 Der König spricht von dem Gefecht bei Barschdorf vom 26. September. Vergl. Danziger „Beyträge“ Bd. III, 480 ff., 511 ff. Bevern hatte über dieses Gefecht am 1. October Bericht erstattet.

3 Vergl. Nr. 9406.

4 Vergl. Nr. 9409.

5 Das Datum nach einem Vermerk von Eichel.

6 Die Markgräfin schreibt unter dem 9. October: „On m'assure et garantit qu'il n'y a pas le moindre article dans le traité de Vienne touchant les Pays-Bas ni du mariage de l'Archiduc.“ (Vergl. S. 389.) Die Markgräfin meldet dann weiter die für Frankreichs Verfahren ihr angegebenen Beweggründe.

7 Vergl. Bd. XIII, 581—583; XIV, 6. 7. 14. 15.