8954. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A WELESLAWIN.

[Au camp de Prague,] 17 [mai 1757].

J'ai reçu vos deux lettres, mon cher Maréchal; je ne comprends pas comment les hussards autrichiens ont fait pour passer l'Elbe,48-4 d'autant moins que mes lettres de Jung-Bunzlau et de Brandeis, ainsi que<49> mes convois, arrivent en sûreté, et que l'on ne me parle que de partis de 20 à 30 hussards tout au plus. Il faut que ces gueux soient tombés du Ciel, sans quoi je n'y comprends rien; cependant j'ai donné tous les ordres nécessaires pour les couper, si cela est possible. Mais ces gens ont pour eux la connaissance du pays et l'attachement du peuple, ce qui empêchera mes troupes légères de leur faire grand mal.

Vous ferez fort bien d'écrire au maréchal Browne en lui marquant que, comme la quantité des blessés autrichiens était très considérable, nous n'étions pas en état en pays ennemi d'en avoir le soin qu'exigeait de nous l'humanité, et qu'on espérait qu'il voudrait y pourvoir.

Leopold Daun fait transporter ses vivres vers la Moravie.

Mes canons et mortiers vont arriver demain, ou le 20 au plus tard;49-1 j'ai ordonné à Lefebvre de montrer à Dieskau les endroits qu'il trouve propres pour l'emplacement des batteries, et, la distribution de l'artillerie faite, il ne nous reste qu'à mettre la main à l'œuvre, et si plaît au Ciel, cela réussira. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



48-4 Vergl. S. 42.

49-1 Vergl. S. 41. 43.