9172. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE LEIPA.

[Leitmeritz, 8 juillet 1757.] 221-3

Mon cher Frère. Je vous prie de prendre bien vos mesures, afin que le secret de tout ce qui suit ne sorte pas de vos mains, ce qui est de la dernière importance221-4.

Vous n'avez rien à craindre pour Schweidnitz.221-5 La place ne peut pas être surprise; il faut un siège régulier pour s'en emparer.

Voici, selon moi, ce que l'ennemi peut faire, et à quoi il faut penser. La première affaire pour vous est d'attirer Brandes,221-6 l'argent pour l'armée, 700 chariots de farine, qu'il faut renvoyer après qu'ils seront déchargés, et d'attirer à vous l'augmentation. Voilà ce que l'ennemi peut faire : 1° un projet sur la Silésie; je vois qu'il n'y pense pas pour le moment présent, il ne veut que nous pousser hors de la Bohême. 2° Si nous nous retirons en Saxe, comme il faudra bien que cela arrive entre ci et six semaines, il pensera ou à percer en Lusace, ou peut-être encore à opposer un corps vers Cotta. Je vous ai instruit de mes intentions, tant pour la Silésie que la Lusace221-7.

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J'ai appris de science certaine que trois régiments de hussards marchent à Nuremberg. L'armée de l'Empire ne pourra se mettre en marche que vers le 15 d'août. Je compte alors laisser un corps à Cotta, et exécuter le plan que j'avais formé cet hiver sur Mersebourg ou Weissenfels,222-1 leur tomber à dos et les couper. Vous ferez la même chose du côté de la Lusace. Mais comme nous ne sommes pas en état d'agir offensivement de tous les côtés, il faudra que, pendant mon expédition, vous conteniez les ennemis où vous serez, par des camps forts, jusqu'à ce qu'après la fin de mon expédition, je puisse venir ou vous envoyer des secours, pour vous mettre en état d'agir offensivement; et, dans ce cas, je vous recommande encore de ne point mettre en jeu toute l'armée, mais de vous borner à un seul point d'attaque, et de préparer d'avance les officiers à cette manœuvre.

Il faudra aussi, dès que l'occasion et la tranquillité le permettront, fondre les grenadiers de Kalenberg et de Bæhr dans vos bataillons de grenadiers délabrés, les régiments de Manstein et Wietersheim222-2 dans Bevern, Henri, Münchow, Schulze et Wied. Chaque général pourra choisir de ces régiments, pour compléter le sien, les meilleurs officiers. Les autres, comme Wietersheim et les officiers non employés, je les paierai, en attendant, extraordinairement de ma bourse. Il faut aussi que votre cavalerie songe sérieusement à se recompléter, et quand vous aurez attiré à vous tous vos secours, vous pourrez reprendre le camp de Neuschloss.222-3 Ce mouvement en avant fera un bon effet.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig. 222-4



221-3 Das Datum nach der chiffrirten Ausfertigung.

221-4 Dieser erste Satz findet sich allein in der Ausfertigung. Das eigenhändige Concept beginnt erst mit den Worten „Vous n'avez rien etc.“

221-5 Vergl. das Schreiben des Prinzen, d. d. camp de Leipa, la nuit du 7 au 8 juillet 1757 : Œuvres Bd. XXVI, S. 126. 127.

221-6 Vergl. Nr. 9171.

221-7 Vergl. Nr. 9155.

222-1 Vergl. Bd. XIV, 392.

222-2 Die beiden genannten Grenadierbataillone sowie die beiden Regimenter waren aus ehemals sächsischen Truppen gebildet worden. Vergl. Bd. XIV, 490. 491.

222-3 Vergl. S. 215 und S. 220. Anm. 1.

222-4 Vergl. jedoch S. 221, Anm. 4.