9224. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Quartier général de Luschitz, 23 juillet 1757.

J'ai bien reçu vos trois derniers rapports du 5, 10 et 13 de ce mois. Je vous dirai d'abord, quant au directeur de la compagnie d'Emden, Teegel, qu'il en a très bien agi en pensant que le vaisseau de la compagnie attendu de retour de la Chine ne saurait avec sûreté entrer dans le port d'Emden, puisque la perte dudit vaisseau et de sa charge pour le compte de mes sujets en serait immanquable.264-1

Le plus sûr sera que ce vaisseau avec sa charge entre à Amsterdam ou, comme vous le proposez, dans un port anglais, quoique le premier expédient me paraisse le meilleur et le plus sûr. Les considé<265>rations que vous faites à l'égard de Hambourg, sont fondées, vu le grand despotisme que les Français et les Autrichiens exercent jusqu'à la tyrannie en Allemagne. J'ai donné ordre à mes ministres des affaires étrangères d'en parler au sieur Splitgerber.

Je vous remercie des nouvelles que vous m'avez communiquées. Je ne saurais que plaindre les Régents et la République sur ce qu'ils ont tardé si longtemps à mettre en usage les moyens convenables pour leur conservation et le maintien de leur liberté et de prêter quelque attention à ce que je leur ai fait proposer fidèlement d'une manière si amicale.265-1 Le temps en est passé présentement, et il ne tarderont plus guère de se voir les esclaves de la maison d'Autriche et de la France et de voir abîmée la religion protestante sans ressource.

Federic.

Nach dem Concept.



264-1 Vergl. S. 225.

265-1 Vergl. Bd. XIV, 553.