10315. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

14 [septembre 1758].

Je commence à juger par tout ce que je vois, et par le rapport de mes patrouilles que, dès que je ferai un mouvement par ma gauche, Daun voudra se porter de ce côté-là pour soutenir Bautzen et Zittau. Pour ce qui est des feux que l'on a moins vus cette nuit que les autres, je crois qu'il n'en faut chercher la cause que dans le vent et les pluies. Si l'on a entendu marcher quelque chose sur le pont de Pirna, c'est sans doute quelque détachement que Daun a fait passer aux Cercles, et qu'il se croit obligé de retirer à lui. Je crois Retzow actuellement à Radeberg. Dès que je serai sûr de quelques nouvelles, et que j'aurai tiré les choses au clair, je vous en informerai incessamment, ce qui se fera plus vite et plus facilement depuis l'établissement de notre pont.

Adieu, cher frère, je vous embrasse bien tendrement.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.