<680> faite avec le Sénat de la Suède par l'entremise de la France en séquestre, à ce qu'on prétend, sur l'île de Rügen auprès les Suédois, qu'en second lieu qu'on aura donc à détacher préalablement ce Prince, et que tertio, si ces troupes doivent être utiles au service de l'Angleterre, il faudra leur fournir les frais et leur laisser le temps qu'on complète et augmente ce bataillon qu'on a sur pied. Indépendamment de ces considérations, le ministère anglais pourra faire des tentatives à ce sujet, quoique je doute que cela réussira.

Au reste, mes nouvelles de La Haye portent1 que le prince Louis de Brunswick s'est acquitté avec dignité de la commission dont il a été chargé pour faire la proposition d'un congrès de paix à ouvrir entre les puissances belligérantes; l'on m'ajoute même que tous les trois ministres des cours alliées en ont marqué beaucoup de la satisfaction, le comte d'Affry en particulier n'en avait pu cacher sa joie extrême. Faites-en mon compliment dans les termes les plus onctueux à M. Pitt et le remerciez surtout de ma part des peines qu'il avait bien voulu prendre d'arranger tout ceci aussi bien et aussi sagement qu'il a fait.

Federic.

Nach dem Concept.


11647. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Wilsdruff, 5 décembre 1759.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 27 dernier, et vous sais gré du détail que vous m'avez marqué sur la déclaration que le prince Louis de Brunswick a communiquée aux ministres des cours alliées de France, d'Autriche et de Russie2 touchant un congrès de paix à assembler entre les puissances belligérantes, selon le concert pris entre la cour de Londres et moi.3 A présent une de vos premières attentions doit être de savoir précisément l'impression que cette déclaration opérera à la cour de France. Et comme le comte d'Affry en particulier, à ce que vous mandez, n'a pu en cacher sa joie, tâchez d'apprendre si cela sera de même à sa cour et parmi la nation, et si elles y donneront avec cette vivacité que la fougue française fait remarquer ordinairement sur des choses qu'ils désirent. Observez de même de quelle façon les ministres des deux cours impériales s'en expliqueront. Je voudrais bien parier que, quand vous aurez bien examiné leur façon de penser à cet important objet, ce sera celui de la cour de Vienne qui rechignera. Enfin, puisque vous êtes sur des lieux où il apparaîtra au premier s'il y a de l'apparence que le congrès de



1 Bericht Hellen's, d. d. Haag 27. November. Vergl. Nr. 11647,

2 Graf Affry, Baron Reischach, Graf Golowkin.

3 Vergl. Nr.: 11532. Prinz Ludwig hatte die Déclaration am 25. November auf dem Schlosse zu Ryswyk in der Wohnung des Grafen Golowkin den drei Gesandten überreicht. Vergl. über Hellen's Bericht auch Nr. 11646.