<482> la négociation avec le Danemark, touchant son accession à notre alliance défensive, je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule, que je présume le Danemark trop avancé avec les cours de Londres et de Pétersbourg pour que je dusse espérer que le Danemark voudrait jamais accéder sérieusement à notre alliance; nonobstant de cela, je suis du sentiment qu'il sera toujours bon d'avoir quelque ménagement pour cette couronne, et qu'on tâche à l'amuser par des négociations, afin d'empêcher par là qu'elle n'entre plus avant encore dans le système de la Russie et de l'Angleterre.

Je ne suis pas sans peine sur les discussions sans fin de tant d'affaires fâcheuses qu'on relève, l'une après l'autre, à la Diète en Suède, et je souhaiterais fort qu'elle voudrait une bonne fois se terminer heureusement. Si la cour de Vienne fait la fâchée contre la Suède, c'est principalement à cause de notre alliance défensive, dont celle-là ne saurait cacher son dépit; cependant la fermeté dont la Suède veut user à cet égard, ne manquera pas de faire un bon effet.

Quant à la cour de Dresde, il serait à souhaiter qu'on la pût ramener pour qu'elle accédât à notre alliance défensive, mais tout ce que l'on voudra tenter là-dessus, sera peine perdue, aussi longtemps que le comte de Brühl, faux compagnon s'il y en a eu jamais, sera à la tête des affaires.

Au reste je consens de bon cœur que, quand les miens feront la communication de notre traité à l'Électeur palatin et à celui de Bavière, cela se fasse en même temps au nom de la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.


2769. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 23 septembre 1747.

Vos dépêches des 8, 11 et 13 de ce mois m'ont été rendues à la fois. Quoique vous ayez fort bien fait de sonder de plus près le marquis de Puyzieulx sur les bruits qui courent d'une négociation secrète pour la paix entre la France et l'Angleterre, vous ne le devez cependant pas trop presser là-dessus, afin que cela n'ait pas l'air qu'une pareille négociation nous embarrassait. En attendant, vous devez employer tout votre savoir-faire pour apprendre sous main tout ce qui se passe à cet égard, et quelles peuvent être les intentions de la France.

Puisque le marquis de Puyzieulx m'a voulu encore reprocher de l'indiscrétion, dans le dernier entretien qu'il a eu avec vous relativement à sa négociation avec la Saxe, vous devez lui donner à entendre, à la première occasion que vous trouverez, que je ne saurais que d'être fort piqué de ce qu'en toutes les occurrences il me soupçonnait tantôt de duplicité tantôt d'indiscrétion; c'était pourquoi je le faisais prier que, pour finir une bonne fois ces soupçons, il ne voulût plus me faire de confidences sur tout ce qui avait du rapport aux affaires de Saxe,