2470. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 27 décembre 1746.

J'ai reçu la relation que le comte Finckenstein m'a faite encore le 13 de ce mois, sur laquelle je vous dirai que je commence à ne pas bien espérer de la nation suédoise, qui prend si facilement l'alarme sur les démarches du ministre russien, et que je ne vois pas le moyen qu'il y ait de faire quelque chose avec cette nation, tant qu'elle ne témoignera pas plus de fermeté pour s'opposer au système de ceux qui ne cherchent qu'à l'opprimer.

Au reste, on vient de me mander de Venise qu'on y avait appris par les dépêches qu'on avait eues du baile à Constantinople, que c'étaient les ministres français qui avaient moyenné la paix entre la Porte Ottomanne et la Perse, ayant fait jouer principalement le renouvellement de l'alliance entre les cours de Vienne et de Pétersbourg comme l'avant-coureur infaillible de la guerre qu'on préparait à la Porte du moment que la paix serait faite entre les princes chrétiens; qu'on prétendait qu'une des conditions de cette paix était que le schah Nadir se joindrait aux Turcs pour attaquer la Russie du côté d'Astracan; qu'il était sûr, au rapport du baile, que la Porte, après la conclusion de la paix, avait appelé de la Crimée le khan des Tartares pour convenir des moyens d'attaquer la Russie en même temps qu'on revendiquerait le Banat et la Transylvanie sur la cour de Vienne.

Federic.

Nach dem Concept.